Brexit: l'UE met le Royaume-Uni au pied du mur

Les dirigeants européens ont mis le Royaume-Uni au pied du mur jeudi 21 mars, en avertissant qu'un nouveau rejet de l'accord de Brexit par les députés britanniques déboucherait sur un divorce chaotique, à huit jours de la date butoir.

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Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte (2e gauche) serre la main à son homologue britannique Theresa May à Bruxelles, le 21 mars.
Photo: AFP/VNA/CVN

Le président français Emmanuel Macron a affirmé qu'"en cas de vote négatif britannique, nous irions vers un +no deal+", à son arrivée au sommet européen qui réuni les dirigeants de l'Union européenne (UE) à Bruxelles jusqu'à vendredi 22 mars.

Le président du Conseil européen Donald Tusk a lui conditionné le report du Brexit réclamé par la Première ministre Theresa May à l'adoption de l'accord qu'elle veut soumettre pour la troisième fois aux élus britannique "aussi vite que possible".

La dirigeante conservatrice veut obtenir de ses homologues européens un report de trois mois, jusqu'au 30 juin, de la date du divorce, censé avoir lieu le 29 mars.

Mais lors d'une réunion mercredi soir 20 mars, les ambassadeurs des 27 pays membres de l'UE ont recadré le débat. "La question de la date sera une décision des chefs d'État", à prendre à l'unanimité, a souligné une source européenne, et "l'orientation" qui s'est dessinée est de refuser la date du 30 juin et de se diriger vers une prolongation plus courte.

La date du 22 mai, soit avant les élections européennes prévues du 23 au 26 mai, a rassemblé "une large majorité", a ajouté une source diplomatique, tout en précisant que plusieurs représentants n'avaient pas encore reçu les instructions de leurs capitales.

La Commission européenne a prévenu qu'un report de trois mois "entraînerait de graves risques juridiques et politiques pour l'UE", car le Royaume-Uni serait tenu d'organiser le scrutin européen même s'il se retire ensuite avant la session inaugurale du Parlement, début juillet. S'il ne le faisait pas, il mettrait en péril la légalité du nouveau Parlement avec le risque d'une paralysie durable du fonctionnement de l'UE, a mis en garde l'exécutif européen.

"Issue de secours"

"Nous devons organiser des élections européennes donc cela signifie probablement que ce sera jusque mai ou une longue extension", auquel cas le Royaume-Uni devra organiser des élections, a déclaré la présidente de la Lituanie, Dalia Grybauskait?, ce que Mme May a exclu.

Les députés britanniques ont déjà rejeté massivement à deux reprises le Traité de retrait de l'UE, mais Mme May n'a pas perdu l'espoir de les voir changer d'avis.

Jeremy Corbyn, le chef du Labour, principal parti d'opposition britannique, également à Bruxelles jeudi 21 mars, où il a rencontré le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit, Michel Barnier, a évoqué lundi 18 ou mardi 19 mars pour un nouveau vote. Il a exclu de se ranger derrière l'accord de Mme May. "Nous ne pensons pas que c'est la bonne voie et cherchons une alternative qui peut rassembler une majorité au parlement", a-t-il dit à la presse.

En cas d'échec du troisième vote, le "no deal" apparaît comme l'issue par défaut, ont mis en garde les Européens, synonyme de chaos économique potentiel.

Le patronat et les syndicats britanniques ont supplié jeudi 21 mars Mme May de changer d'approche face à ce qu'ils estiment être une situation d'"urgence nationale".

Mais jeudi soir 21 mars, la dirigeante a rejeté la responsabilité de l'impasse sur les députés, dans une allocution à destination de la population britannique.

Jeremy Corbyn, le dirigeant du Labour, est lui aussi à Bruxelles pour rencontrer plusieurs responsables européens.

M. Tusk s'est voulu rassurant mercredi 20 mars. "Même si l'espoir d'un succès final peut paraître fragile, voire illusoire, et bien que la fatigue du Brexit soit de plus en plus visible et justifiée, nous ne pouvons renoncer à rechercher jusqu'au tout dernier moment une solution positive", a-t-il promis.

La chancelière allemande Angela Merkel a cependant souligné en arrivant à Bruxelles que si l'accord de retrait était important, "une chose est claire, les 27 doivent aussi penser à leur avenir".

"On ne cherche plus une porte de sortie, on cherche une issue de secours", a estimé de son côté le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel.

Nouveau sommet?

Lors du sommet, "on aura une indication de ce que les 27 sont prêts à accorder en cas de vote positif" au Royaume-Uni, a indiqué un diplomate, tandis qu'une "décision formelle" sera prise plus tard par les 27 en fonction des événements au Royaume-Uni.

Si le parlement britannique rejetait à nouveau ce texte, l'UE serait-elle toujours prête à accorder un report du Brexit, forcément plus long? "Seulement s'il y a un changement politique majeur" au Royaume-Uni, comme de nouvelles élections ou un nouveau référendum, a prévenu un diplomate.

"Si la semaine prochaine il n'y a pas de vote ou pas de vote positif au parlement britannique, dans ce cas, il faudra voir s'il faut une nouvelle rencontre du Conseil européen" avant le 29 mars, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel jeudi matin 21 mars devant le Bundestag.


AFP/VNA/CVN

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