Gilets jaunes
Sentinelle mobilisé, Philippe annule son déplacement en Guyane

La mission antiterroriste militaire Sentinelle sera mobilisée de manière "renforcée" samedi 23 mars pour une nouvelle journée potentiellement à hauts risques dans la crise des "gilets jaunes" qui a conduit Édouard Philippe à annuler mercredi soir son déplacement prévu en Guyane.

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Visualisation expliquant le rôle et fonctionnement de l'opération Sentinelle appelée à renforcer les forces de l'ordre dans le cadre des manifestations de "gilets jaunes".

"Compte tenu du contexte particulier lié aux questions d'ordre public, le Premier ministre a décidé de reporter son déplacement en Guyane", a indiqué Matignon à l'AFP.
C'est le cinquième déplacement à l'étranger ou en outremer que le Premier ministre est contraint d'annuler depuis le début du quinquennat, le deuxième depuis le début de la crise des "gilets jaunes" après la COP 24 en Pologne début décembre.
Le chef du gouvernement devait arriver vendredi soir dans le département français d'Amérique du Sud et y rester jusqu'à dimanche soir, ce qui l'aurait contraint à se trouver à plus de 7.000 kilomètres de Paris avec un décalage horaire de quatre heures.
Un éloignement potentiellement compliqué à gérer après les saccages commis samedi dernier à Paris, principalement sur les Champs-Elysées. Suite à cette nouvelle explosion de violence, l'exécutif a limogé le préfet de police de la capitale et annoncé de nouvelles mesures sécuritaires en vue du 19e acte prévu ce samedi.
L'initiative de mobiliser le dispositif Sentinelle afin de protéger des bâtiments officiels et autres points fixes, annoncée par le président Emmanuel Macron en Conseil des ministres, permettra aux forces de l'ordre de se "concentrer sur les mouvements, sur le maintien et le rétablissement de l'ordre", a expliqué mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d’Alliance, juge que l'on "peut se satisfaire d’une telle mesure dès lors que ça libère des effectifs et des professionnels du maintien de l’ordre pour intervenir sur les manifestations. Mais il ne faut pas que l’on déstabilise Sentinelle", met-il en garde.
Selon Grégory Joron, secrétaire national CRS d'Unité-SGP-FO, "si les militaires Sentinelle sont sur de la garde de bâtiment, cela va permettre de dégager quelques unités de forces mobiles et cela donnera davantage de mobilité aux compagnies manoeuvrantes pour aller sur les points chauds". "Ce qui m'inquiète, c'est la riposte en cas d'attaque", a commenté pour sa part Philippe Capon, secrétaire général du syndicat Unsa-Police.
Côté politique, le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR) Bruno Retailleau a appelé Emmanuel Macron, en tant que chef des armées, à "renoncer à cette décision funeste". "Les militaires ne sont pas formés au maintien de l'ordre. Ils sont formés au combat, pour tuer et neutraliser. On utilise l'armée en cas de guerre ou de guerre civile, mais on ne me fera pas dire que 1.500 black blocs constituent une menace pour la nation française à tel point qu'on en vienne à cette extrémité!", a jugé le sénateur de Vendée au Point. Le député LR Eric Ciotti a de son côté évoqué "un affichage de communication".
Jean-Luc Mélenchon, le dirigeant de La France insoumise (LFI), a jugé pour sa part que "quelles que soient les circonstances, l'armée ne peut et ne doit assurer aucune tâche de police, (car) ce n'est pas son métier". "Le rôle de Sentinelle n'est pas de faire du maintien de l'ordre", a précisé une source gouvernementale expliquant que sur certains sites, des militaires de Sentinelle vont remplacer les forces de sécurité pour leur permettre de faire du maintien de l'ordre. "Maintien de l'ordre et militaires, cela n'existe pas. Ils ne vont pas se mettre à arrêter les gilets jaunes", ajoute cette source.
L'opération Sentinelle, qui n'a pas pour mission le maintien de l'ordre, représente une mobilisation sans précédent de l'armée sur le territoire national depuis la guerre d'Algérie. Quelque 7.000 militaires sont déployés en permanence dans ce cadre - pour moitié en région parisienne - depuis les attentats de janvier 2015 à Paris.

AFP/VNA/CVN

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