Un report du Brexit possible si les députés britanniques approuvent l'accord de retrait

L'Union européenne est prête à accorder au Royaume-Uni un court report du Brexit à condition que les députés votent l'accord de divorce négocié avec Theresa May, a annoncé mercredi 20 mars le président du Conseil européen, Donald Tusk.

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Le président du Conseil européen, Donald Tusk, à Bruxelles le 20 mars.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Je crois qu'une courte extension sera possible mais elle sera conditionnée à un vote positif sur le traité de retrait à la Chambre des Communes", a dit M. Tusk devant la presse, réagissant à la requête de la cheffe du gouvernement britannique.

À neuf jours de la date prévue du Brexit, et alors qu'elle a échoué à faire adopter par la Chambre des Communes le Traité de retrait conclu fin novembre avec Bruxelles, Mme May a écrit à M. Tusk pour lui demander une extension "jusqu'au 30 juin" de l'article 50 du Traité de Lisbonne, qui régit la sortie d'un pays de l'UE.
"Ce report est un grand regret personnel pour moi", a déclaré Theresa May lors d'une courte allocution mercredi soir 21 mars à Downing Street, après s'être entretenue avec des membres de l'opposition.
Déclarant que les Britanniques en avaient assez et qu'elle restait "déterminée" à mener à bien le Brexit, elle a estimé qu' il était "maintenant temps pour les députés de se décider". "J'espère passionnément que les députés soutiendront l'accord que j'ai négocié avec l'UE", a-t-elle dit.
En faisant adopter l'accord de retrait, l'objectif de la dirigeante conservatrice est d'éviter à son pays une sortie brutale, sans accord et sans transition, de l'UE, 46 ans après son adhésion.
Mais sa demande de délai doit être acceptée à l'unanimité des 27 autres
États membres de l'UE, réunis en sommet à Bruxelles jeudi 21 mars et vendredi 22 mars, et validée par les deux chambres du Parlement britannique avant le 29 mars, date théorique de la sortie.
La France a déjà averti qu'elle s'opposerait à ce report s'il n'était pas justifié par une stratégie "crédible".

La Première ministre britannique Theresa May sort du 10 Downing Street, le 20 mars à Londres.

Le risque demeure donc d'un divorce brutal entre Londres et l'UE, un scénario aux conséquences économiques redoutées d'un côté comme de l'autre.
"Frêle" espoir
"Même si l'espoir d'un succès final peut paraître frêle, voire illusoire, et bien qu'une fatigue du Brexit soit de plus en plus visible et justifiée, nous ne pouvons renoncer à rechercher jusqu'au tout dernier moment une solution positive", a déclaré M. Tusk.
Le traité de retrait de l'UE a été massivement rejeté à deux reprises par les députés britanniques. Mais Theresa May souhaite "présenter une nouvelle fois à la Chambre" ce texte "aussi vite que possible".
Pour être soumis au vote des députés, l'accord devra cependant être "substantiellement" différent, a prévenu le président de la Chambre des Communes, John Bercow.
En obtenant ensuite un report du Brexit au 30 juin, Theresa May compte éviter au Royaume-Uni de participer aux élections européennes fin mai, une perspective qu'elle a considéré "inacceptable", 1.000 jours après le référendum de juin 2016 qui a décidé du Brexit.
"En tant que Première ministre, je ne suis pas disposée à repousser le Brexit au-delà du 30 juin", a-t-elle déclaré.
Pour quelle durée?
Mais cette date est jugée trop tardive par plusieurs Etats membres et fait peser de "graves risques politiques et juridiques" pour l'UE, selon la Commission européenne.
"La question reste ouverte quant à la durée" du report, a souligné Donald Tusk.
Si les dirigeants des 27 "approuvent mes recommandations et qu'il y a un vote positif à la Chambre des Communes la semaine prochaine, nous pouvons finaliser et formaliser la décision sur l'extension dans une procédure écrite" ultérieurement, a dit M. Tusk, sans exclure toutefois la nécessité d'un nouveau sommet "la semaine prochaine".
Plus tôt dans la journée, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait estimé qu'il n'y aurait "pas de décision cette semaine lors du Conseil européen".
Le délai réclamé par Mme May a fait bondir dans les rangs de la majorité comme de l'opposition.
Le leader de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, partisan d'un report plus long, a fustigé "l'incompétence, les échecs et l'intransigeance de la Première ministre et de son gouvernement".
Le député conservateur europhile Dominic Grieve est allé jusqu'à affirmer: "Je n'ai jamais été aussi honteux d'être membre du Parti conservateur", face à Theresa May qui rejetait sur les députés la responsabilité du manque de décision sur le Brexit.

AFP/VNA/CVN

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