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Le Premier ministre Edouard Philippe le 7 juillet 2017 à la Monnaie de Paris, entouré par Valérie Pecresse, présidente de la région (gauche), et la maire de Paris, Anne Hidalgo (droite). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sur le toit de la Monnaie de Paris, avec le quartier d'affaires de la Défense au loin, le chef du gouvernement, Edouard Philippe, a présenté cette série de dispositions aux côtés de la maire de Paris Anne Hidalgo et de la présidente de région Ile-de-France Valérie Pécresse.
Parmi celles-ci, plusieurs mesures touchent au cadre fiscal : une extension prévue en 2018 de la taxe sur les transactions financières (TFF) va être abrogée; la tranche supérieure, à 20%, de la "taxe sur les salaires", pesant notamment sur les gros revenus du secteur financier, va être supprimée; enfin, les "bonus" parfois considérables du secteur financier seront eux exclus du calcul des indemnités de licenciement des employés "preneurs de risques" (traders, etc.), ce qui devrait profiter à leurs employeurs.
La région Ile-de-France va également ouvrir trois lycées internationaux supplémentaires d'ici 2022, en plus des six actuels, à Courbevoie près de La Défense, à Saclay et à Vincennes.
Autre mesure importante annoncée vendredi: le gouvernement lance le projet d'une nouvelle cour de justice, "une chambre commerciale internationale spécialisée dans ces contentieux à haute technicité juridique", qui devrait être intégrée à la Cour d'appel de Paris.
"On peut regretter cette décision (du Brexit), on peut s'en féliciter, mais elle est là. Il faut en tirer les conséquences", a défendu M. Philippe, qui avait annoncé mardi 4 juillet qu'il présenterait rapidement ce train de décisions.
Welcome back to Europe
"Aux investisseurs et aux déçus du Brexit, je veux dire que nous sommes prêts à vous dérouler le tapis bleu-blanc-rouge, comme l'a fait Londres par le passé avec Paris. Welcome back to Europe", a lancé Mme Pécresse.
Le gouvernement britannique a minimisé la portée des mesures annoncées à Paris. "Londres est la plus importante plateforme financière au monde avec la part de marché la plus conséquente dans le secteur des services financiers", a déclaré une porte-parole du gouvernement conservateur de Theresa May à l'AFP. "Nous sommes résolus à faire en sorte que la City préserve sa compétitivité aujourd'hui et à l'avenir", a-t-elle ajouté.
Le précédent exécutif socialiste avait déjà avancé sur le chantier de l'attractivité lors du précédent quinquennat, notamment avec la facilitation du retour des expatriés, la confirmation du chantier du "CDG Express" pour desservir Roissy, ainsi qu'une baisse progressive du taux d'impôt sur les sociétés.
Mais ces actions étaient jugées "insuffisantes", selon un rapport sénatorial publié le mois dernier, pour combler le retard d'attractivité de Paris pour bénéficier du Brexit, face à Francfort, Luxembourg ou Dublin, autres fiefs financiers entendant dépouiller la City de quelques joyaux de sa couronne.
L'"effet Brexit" reste à ce stade encore limité pour Paris, en dehors de l'annonce de la banque HSBC, qui prévoit de déplacer 1.000 emplois en France. JP Morgan Chase, géante américaine de la banque d'affaires, a pour sa part choisi Dublin, Francfort et Luxembourg.