La Bourse de Paris va regarder du côté des entreprises

La Bourse de Paris devrait, comme ses voisines européennes, regarder du côté des entreprises la semaine prochaine pour le début de la saison des résultats, tout en continuant de s'interroger sur l'action des banques centrales.

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Le Palais Brongniart, ancienne Bourse de Paris, le 29 janvier 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après l'euphorie du premier trimestre, les investisseurs voudront savoir si les très bons résultats publiés par nombre de sociétés se confirment au deuxième trimestre. La semaine étant par ailleurs relativement pauvre en rendez-vous, la microéconomie pourrait donc retrouver le devant de la scène.

"Les ambitions sont élevées cette année, il y a donc malheureusement de la place pour de la déception", avertit Romain Boscher, directeur mondial des gestions actions chez Amundi, interrogé par l'AFP. "La barre est placée très haut. Le premier trimestre est probablement un record en termes de dynamique", poursuit-il.

Quelques poids lourds lanceront la saison, avec notamment Casino en France jeudi 13 juillet. À Londres, l'enseigne Marks and Spencer publiera mardi 11 juillet son rapport d'activité pour le premier trimestre, tandis qu'à Francfort les mastodontes attendront la semaine suivante pour se lancer dans les publications.

Hormis ces données, le marché aura aussi quelques statistiques à digérer, au premier plan desquelles les chiffres de l'inflation en zone euro, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Ces chiffres, cruciaux pour les banquiers centraux, seront interprétés à l'aune d'un retournement de tendance sur les taux d'intérêts.

La Banque centrale européenne (BCE), comme la Réserve fédérale américaine (Fed), se sont en effet engagées, bien qu'à des degrés très divers, sur la voie d'une normalisation de leur politique monétaire.

Le sujet a justement pesé sur les marchés européens lors de la semaine écoulée, sur fond notamment d'appréciation de l'euro.

Après des propos de Mario Draghi fin juin, le compte-rendu de la dernière réunion de la BCE publié jeudi 6 juillet a confirmé un changement d'environnement, même si l'institution de Francfort conserve pour le moment sa politique accommodante.

La banque centrale a en effet envisagé d'expliciter plus clairement qu'elle se dirigeait progressivement vers un resserrement monétaire, avant d'y renoncer par "prudence", selon le document.

Écrans de contrôle de la Bourse de Paris à La Défense, le 24 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Rotation sectorielle

"Du côté de la Fed, on rentre dans une dimension nouvelle, avec la volonté de réduire le bilan des actifs" accumulés depuis la crise financière, relève auprès de l'AFP Laurent Denize, co-directeur des investissements de Oddo BHF AM. Or, "compte tenu des cycles d'inflation un peu en berne, il y avait une complaisance des marchés", analyse le spécialiste. "Le réveil est un peu douloureux pour eux".

Dans la foulée, les taux d'intérêts ont repris leur mouvement de tension amorcé en novembre, perturbant des investisseurs qui semblaient avoir remisé le thème de la reprise de l'inflation aux oubliettes.

Après un début de semaine entamé en fanfare, la cote parisienne a donc rapidement marqué le pas, tandis que l'appréciation de l'euro face au dollar pesait aussi sur l'humeur à Francfort, où les poids lourds du Dax sont surtout exportateurs.

La publication du très attendu rapport sur l'emploi américain, vendredi 7 juillet, n'a pas réussi à changer la tendance. Si les créations d'emplois ont bondi en juin outre-Atlantique au-delà des attentes, l'augmentation des rémunérations restait faible. Pas de quoi cependant laisser espérer aux marchés une inflexion de la politique de resserrement de la Fed.

Malgré tout, ce nouvel environnement aura finalement été porteur pour les valeurs du secteur financier, traditionnellement favorisées par la hausse des taux.

"Une rotation s'opère sur les actions. Le secteur financier reprend des couleurs au détriment des secteurs défensifs qui ont peut-être été survalorisés", relève ainsi M. Denize.

Les réallocations d'actifs semblent donc au programme des investisseurs pour ce début d'été.

"Il faut retenir une chose dans tout cela", résume de son côté Romain Boscher. "Le marché va voir revenir, à juste titre, un peu de volatilité, qui était au plus bas".


AFP/VNA/CVN

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