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Le député conservateur Boris Johnson à Birmingham, dans le centre de l'Angleterre, le 22 juin. |
"T'engages-tu comme moi à partir le 31 octobre, quoi qu'il arrive?" demande Boris Johnson à son rival dans une lettre postée mardi 25 juin sur Twitter. "Si tu ne le fais pas, les électeurs méritent de savoir quelle autre échéance tu fixeras", ajoute l'ancien maire de Londres, favori des pro-Brexit et bien placé pour succéder à Theresa May.
Initialement fixée au 29 mars, la sortie du Royaume-Uni de l'UE a déjà été repoussée à deux reprises, jusqu'à fin octobre, le temps de trouver une solution alternative à l'accord de retrait de l'UE négocié par Theresa May avec Bruxelles et rejeté trois fois par les députés britanniques. C'est cet échec qui a provoqué la démission de la dirigeante conservatrice.
Dans sa missive, Boris Johnson, un des artisans de la victoire du "Leave" lors du référendum de juin 2016, demande à son concurrent, qui avait à l'époque milité pour rester dans l'UE, de s'engager à ne pas organiser un second référendum.
"Salut Boris, c'est bien de se parler, mais pas besoin de courrier, pourquoi ne pas venir sur Sky ce soir et je te donnerai des réponses franches et complètes", a riposté sur Twitter, Jeremy Hunt, dans une nouvelle pique à son adversaire qu'il a traité de "lâche" pour avoir refusé de participer à un débat télévisé mardi soir 25 juin.
Les deux finalistes seront départagés par les quelque 160.000 membres du Parti conservateur et le nom du gagnant sera annoncé le 23 juillet, a indiqué mardi 25 juin le parti. Il devrait prendre ses fonctions le lendemain, a précisé un porte-parole de Theresa May.
"Digne de confiance"
Le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt, le 25 juin à Londres. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le charismatique Boris Johnson est donné favori en raison de sa popularité parmi les militants de base de son parti.
Mais, Jeremy Hunt n'a pas dit son dernier mot, se présentant comme un homme "digne de confiance", mardi soir 25 juin lors d'une interview à la BBC. Une attaque envers la personnalité de son adversaire Boris Johnson, connu pour ses bévues et maladresses, en particulier lorsqu'il était à la tête de la diplomatie britannique.
"Si vous choisissez quelqu'un qui n'est pas fiable, il n'y aura pas de négociation (avec Bruxelles), pas d'accord et probablement des élections législatives anticipées, ce qui signifie pas de Brexit non plus", a prévenu cet ancien entrepreneur, mettant en avant ses talents de négociateur.
Pour lui, la date du 31 octobre est une "fausse échéance". Tout en affirmant être prêt à faire sortir son pays de l'UE sans accord à cette date, il affirme qu'il évitera ce scénario, redouté par les milieux économiques, si "la perspective d'un meilleur accord" est à portée de main.
Il compte aussi résoudre l'épineuse question de la future frontière entre la province britannique d'Irlande du Nord et sa voisine la République d'Irlande, membre de l'UE, par une "solution technologique".
Jeremy Hunt tente de jouer la carte du sérieux face à Boris Johnson, accusé d'esquiver les questions et fragilisé par une scène de ménage ultra médiatisée.
M. Johnson est sorti de sa réserve mardi en répondant à plusieurs interviews sur ses projets en matière de Brexit, mais il a soigneusement évité de répondre aux questions touchant à sa vie privée.
L'épisode de la dispute avec sa petite-amie a rouvert un grand débat, récurrent au Royaume-Uni, sur son caractère et son aptitude à gouverner.
AFP/VNA/CVN