>>Royaume-Uni: Johnson et Hunt sont les deux derniers candidats pour être Premier ministre
>>Objectif Downing Street: Boris Johnson veut confirmer son avance
Le député britannique Boris Johnson, candidat au poste de Premier ministre, lors d'un meeting à Birmingham, le 22 juin. |
Selon un sondage à chaud de l'hebdomadaire Mail On Sunday, l'affaire aurait déjà érodé sa popularité dans l'électorat britannique même si l'ancien maire de Londres semble conserver intact le soutien des militants conservateurs dans la bataille qui l'oppose au ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt.
Les 160.000 adhérents du Parti désigneront d'ici fin juillet leur leader, qui deviendra automatiquement Premier ministre, à la suite du départ de Mme May.
Samedi 22 juin, M. Johnson s'est refusé à répondre aux questions sur ce sujet durant la première étape d'une tournée nationale à Birmingham (Centre de l'Angleterre), avec Jeremy Hunt, devant des militants conservateurs qui l'ont acclamé debout.
"Je ne crois pas que les gens aient envie d'entendre parler de ce genre de chose", a-t-il répondu à un journaliste, préférant se cantonner aux questions politiques. "Nous devons réaliser le Brexit", a plaidé l'ancien ministre des Affaires étrangères, promettant de préparer le pays à une sortie de l'UE sans accord.
Cris et hurlements
Sautant sur l'occasion, son rival, Jeremy Hunt, a estimé dimanche 23 juin sur Sky News que "quelqu'un qui veut être Premier ministre se doit de répondre à toutes les questions", tandis que le ministre du Commerce, Liam Fox, réclamait lui aussi, sur la BBC, "une explication".
Alan Duncan, ex-secrétaire d'État aux Affaires étrangères sous Boris Johnson, a expliqué au Guardian que son ancien patron avait fait preuve de "manque de discipline" durant toute sa carrière et qu'un "gros point d'interrogation était suspendu au-dessus de sa tête".
Vendredi 21 juin, la police londonienne s'était rendue au domicile de l'ancien maire de Londres - connu pour ses gaffes et ses excès - après avoir reçu un appel faisant état d'une bruyante dispute conjugale.
Selon le Guardian, un voisin avait appelé la police dans la nuit de jeudi 20 à vendredi 21 juin en déclarant avoir entendu hurlements et claquements de porte au domicile de M. Johnson et de sa compagne Carrie Symonds dans le sud de Londres.
Mme Symonds aurait été entendue hurlant: "Dégage" et "Sors de mon appartement".
Le voisin, qui a dit avoir enregistré l'altercation depuis son domicile, a raconté au Guardian qu'il avait frappé trois fois à la porte du couple mais que personne n'avait répondu. Il a affirmé avoir entendu "deux cris très forts" et un "gros claquement" qui a fait trembler l'immeuble.
Hunt en "outsider"
Depuis, certains analystes estiment que cette "querelle" conjugale pourrait avoir un impact sur la course à Downing Street, même si les bookmakers continuent à miser sur "BoJo".
Avant que n'éclate la scène de ménage, le charismatique Boris Johnson s'était assuré d'une confortable avance dans la bataille pour remplacer Theresa May, en raflant plus de la moitié des suffrages des députés conservateurs lors de leur dernier tour de vote jeudi 20 juin.
"Il se passe tout le temps ce genre de chose chez soi, quelqu'un renverse du vin, on ne doit pas vraiment faire la une avec ça. L'important, c'est ce que ce type va faire avec le Brexit", plaidait, samedi 22 juin à Birmingham, l'un de ses jeunes partisans, Hasnain Ahmed.
Le secrétaire au Foreign Office, Jeremy Hunt, lors d'un meeting à Birmingham, le 22 juin. |
En revanche, Karen Shakespeare, une conseillère municipale tory, s'est dite "impressionnée" par "la franchise et la droiture" de Jeremy Hunt.
"Je suis l'outsider", reconnaît ce dernier, "mais en politique, des surprises se produisent".
Le débat de samedi 22 juin, premier d'une série de seize débats organisés dans tout le pays, s'est tenu à la veille du troisième anniversaire du référendum sur le Brexit, le grand sujet auquel devra s'attaquer le futur Premier ministre.
Les deux quinquagénaires promettent de mettre en œuvre la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et de réussir là où a échoué Theresa May, contrainte à la démission après avoir tenté à trois reprises, en vain, de faire voter aux députés britanniques l'accord de retrait qu'elle avait conclu avec l'UE en novembre.
AFP/VNA/CVN