Selon leur prévision médiane, les analystes estiment que le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail devrait faire apparaître 150.000 créations nettes de postes dans le pays et une baisse du taux de chômage de 0,1 point, à 9,7%.
La publication du 5 janvier d'une excellente enquête sur l'emploi privé a suscité des espoirs de voir apparaître le 7 janvier à 13h30 GMT un chiffre de créations d'emplois bien supérieur, mais ceux-ci ont été vite tempérés par un autre indicateur.
Selon le cabinet de conseil en ressources humaines ADP, le secteur américain a créé 297.000 postes nets en décembre, soit plus de trois fois plus que le mois précédent.
La hausse de l'emploi privé induite par ce chiffre (2,8% sur un mois) est la plus forte relevée depuis la première publication de l'enquête ADP il y a onze ans. "L'emploi privé a augmenté très fortement en décembre, à un rythme bien supérieur à celui que l'on associe généralement à une baisse du taux de chômage", écrit ADP.
Les analystes, qui n'attendaient que 100.000 créations nettes dans l'enquête ADP, estiment globalement que celle-ci pourrait annoncer une bonne surprise pour vendredi.
Plusieurs doutent cependant de la fiabilité du chiffre du cabinet. "Il y a des raisons de se méfier", notent les économistes de la société Macroeconomic Advisors.
Zach Pandl, de la maison de courtage japonaise Nomura, note pour sa part qu'ADP a eu par le passé plusieurs problèmes d'ajustement des facteurs saisonniers en décem-bre.
D'ailleurs, l'indice ISM services, qui mesure l'activité de la majeure partie de l'économie américaine, est venu contredire le résultat de l'enquête ADP.
Sa composante mesurant l'emploi a en effet reculé en décembre, ce qui traduit une poursuite de la hausse des embauches, mais à un rythme plus lent qu'en novembre.
Pour Ian Shepherdson, du cabinet HFE, le chiffre d'ADP risque finalement de s'avérer totalement "fortuit", et gonflé sans doute par une poussée des emplois temporaires dans le secteur de la distribution pour la saison de Noël. Si c'est le cas, ajoute-t-il, "nous devrions voir une forte hausse de l'emploi en décembre, mais un net retour de balancier en janvier". Les chiffres officiels de novembre avaient fortement déçu en ne faisant apparaître que 39.000 créations de postes nettes dans le pays.
Quant à la prévision médiane des analystes d'une légère baisse du taux de chômage, elle se base sur le niveau attendu des embauches, autour de 150.000.
Les dirigeants de la banque centrale (Fed) estiment en effet d'une manière générale que 150.000 nouveaux emplois sont nécessaires chaque mois pour absorber simplement les jeunes gens arrivant sur le marché du travail. Mais même s'il baisse à 9,7%, le taux de chômage, qui n'est jamais resté aussi longtemps au-dessus de 9,4% depuis 1948 au moins, resterait proche de son plus haut niveau en une génération.
Quels qu'ils soient, les chiffres de vendredi devraient surtout confirmer que la lente reprise de l'emploi entamée en janvier se poursuit.
Le plein emploi est encore bien loin : selon les chiffres officiels, les États-Unis ont perdu 8,5 millions d'emplois en 2008-2009 et n'en ont créé qu'environ 950.000 depuis le début de l'année.
AFP/VNA/CVN