"Il y a encore environ 1.400 tonnes d'ordures dans les rues, ce qui présente un véritable risque d'incendie", a déclaré le 29 décembre le responsable des services d'hygiène de la ville, Paolo Giacomelli. "C'est la tradition pour le Nouvel An de lancer des pétards dans les rues, mais nous craignons que les étincelles mettent le feu aux déchets ou que des gens y mettent volontairement le feu", a-t-il expliqué. "Des équipes de pompiers arroseront les quelque 200 tas d'ordures le soir du 31 décembre pour les rendre moins inflammables", a-t-il annoncé.
L'état d'alerte est au maximum et la municipalité a décidé en outre de consacrer des ressources supplémentaires au nettoyage des petites rues étroites du centre-ville.
Malgré les promesses répétées des autorités locales et du gouvernement, Naples reste envahie d'ordures depuis des semaines. Fin novembre, le chef du gouvernement Silvio Berlusconi avait pourtant promis que le problème des déchets serait réglé en 15 jours.
Le 26 novembre, la Commission européenne a d'ailleurs mis en demeure le gouvernement italien de mettre en oeuvre, sous peine de sanctions financières, un nouveau plan de traitement des déchets dans la région de Naples.
Le gouvernement italien a adopté le 18 novembre un décret censé accélérer les procédures administratives pour la construction de centres de traitement et d'incinération de déchets. Mais Naples ne réussit plus depuis des semaines à se débarrasser de ses déchets en raison des manifestations et opérations de blocage des populations habitant à proximité des décharges de la région, qui s'opposent à l'utilisation ou l'extension de sites à ciel ouvert parvenus à saturation. "Concernant le problème de Naples, je suis intervenu à plusieurs reprises", a rappelé le 29 décembre M. Berlusconi. "J'interviendrai personnellement pour résoudre le problème en quelques mois", a-t-il ajouté.
Le soir du 29 décembre, à l'issue d'une réunion à Rome avec les autorités locales, le gouvernement s'est même engagé à débarrasser Naples de ses ordures avant le réveillon...
La crise des déchets de 2007-2008, quand Naples avait fait la Une de la presse mondiale avec des photos du centre historique envahi d'immondices, avait contribué à la victoire de Silvio Berlusconi aux législatives de 2008 et à son retour au pouvoir.
À cette époque, les autorités avaient promis la construction d'incinérateurs qui n'ont pas encore vu le jour. Selon les experts, il faudra au moins trois ans pour construire les installations nécessaires au désengorgement de Naples.
AFP/VNA/CVN