>>Syrie : des forces antijihadistes donnent 48 heures à l'EI pour quitter un fief assiégé
Un enfant blessé évacué après un raid aérien, le 23 juillet à Alep en Syrie |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À Damas, bastion du président Bachar al-Assad, huit personnes ont été tuées et plus de 20 blessées dimanche 24 juillet dans la chute de roquettes tirées par des rebelles, la première attaque du genre depuis des mois sur la capitale syrienne, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Alors que la situation humanitaire empire à Alep, la deuxième ville du pays en guerre, quatre hôpitaux ont été touchés par des raids samedi soir 23 juillet et dimanche 24 juillet dans le secteur est contrôlé par les rebelles. Trois sont désormais hors service et le quatrième, où un nourrisson est décédé, a été endommagé sérieusement, selon le "service de la santé" géré par les insurgés.
Outre le risque de manque de soins médicaux, les dizaines de milliers d'habitants bloqués dans les secteurs rebelles sont confrontés à des pénuries croissantes de produits alimentaires et de médicaments.
Les établissements touchés sont situés dans le quartier al-Chaar, a précisé l'Association des médecins indépendants (IDA) qui soutient des centres médicaux de la ville divisée depuis 2012 entre secteurs ouest pro-régime et secteurs est prorebelles.
Le corps d'un homme extrait des décombres dans le quartier al-Fardous après un bombardement le 23 juillet à Alep. |
L'OSDH n'était pas en mesure de dire si les raids avaient été menés par l'aviation du régime ou par celle de l'allié russe.
Les quartiers rebelles sont totalement assiégés depuis le 17 juillet par les prorégime qui cherchent à les reprendre, Alep étant l'un des principaux enjeux du conflit en Syrie.
Huit morts à Damas
Dans l'un des hôpitaux visés, un nourrisson est mort après la rupture de son alimentation en oxygène provoquée par une frappe à 01h00 locale, la deuxième contre l'établissement en quelques heures, selon IDA.
Ce n'est pas la première fois que cet hôpital est touché, a dit Malika, l'infirmière en chef de l’hôpital des enfants.
Ces derniers mois, de nombreux hôpitaux ont été endommagés et des membres du personnel médical tués par des bombardements sur les quartiers rebelles.
Le secrétaire d'État américain John Kerry et son homologue russe, Sergei Lavrov, le 15 juillet à Moscou. |
Seuls cinq hôpitaux y sont encore opérationnels, a indiqué IDA. "Nous sommes face à un désastre humanitaire majeur".
Les raids se sont poursuivis sur les quartiers rebelles d'Alep et ont coûté la vie à cinq civils dont un enfant, selon l'OSDH. La crise humanitaire en Syrie, notamment à Alep, sera au centre lundi 25 juillet des discussions du Conseil de sécurité de l'ONU à New York. Dans la capitale syrienne, huit personnes ont été tuées et plus de 20 blessées dans la chute d'obus sur des quartiers du vieux Damas, dont celui de Bab Touma, tirées à partir de la banlieue par des rebelles, selon l'OSDH.
"Je m'apprêtais à entrer à Bab Touma quand j'ai vu les forces de sécurité à un barrage routier crier et demander aux gens de partir vite", a dit Leila al-Jawabra, 23 ans. "Je me suis cachée dans l'entrée d'un immeuble et une explosion a retenti après laquelle j'ai vu des gens courir, leurs habits tachés de sang", a-t-elle ajouté, apeurée.
Moscou et Washington se sont mis eux d'accord pour coopérer militairement contre l'EI et le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, et leurs chefs de la diplomatie doivent de nouveau discuter de cette question en début de semaine au Laos.