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Hillary Clinton et son colistier Tim Kaine arrivent pour un meeting de campagne à l'Université de Miami, le 23 juillet. |
Après la chaotique convention d'investiture républicaine qui a intronisé Donald Trump jeudi dernier 21 juillet, les démocrates veulent donner l'image d'un parti uni et en ordre de bataille pour l'élection présidentielle de novembre. Le finaliste malheureux des primaires, Bernie Sanders, s'exprimera dès le premier jour du rassemblement, lundi.
Mais la mise en scène a été gâchée par la publication par le site Wikileaks d'environ 20.000 messages internes de hauts responsables du parti démocrate, dont certains semblent montrer un possible parti pris en faveur d'Hillary Clinton lors des primaires, ce que Bernie Sanders et ses partisans n'avaient cessé de dénoncer.
Cette fuite fut la dernière goutte d'eau contre la présidente du parti, Debbie Wasserman Schultz, dont la tête était réclamée depuis des mois par le camp Sanders. Elle a annoncé sa démission par communiqué dimanche, 24 heures avant l'ouverture de la convention.
"La meilleure façon pour moi d'accomplir ces objectifs (élire Hillary Clinton présidente) est de démissionner de mon poste de présidente du parti à la fin de la convention", a-t-elle déclaré.
Hillary Clinton et son mari Bill, à New York le 7 juin. |
Le président Barack Obama et Hillary Clinton l'ont immédiatement remerciée dans des communiqués coordonnés.
Quelques heures avant, Bernie Sanders avait une nouvelle fois critiqué la partialité du parti dans un processus des primaires qu'il a toujours considéré comme injuste pour un "outsider" comme lui-même.
"Le parti a été du côté de Mme Clinton depuis le premier jour", a-t-il dit sur NBC.
Mais le sénateur du Vermont a choisi de ne pas faire de cette controverse un casus belli.
"Mon travail, à ce jour, est de faire battre Donald Trump, et de faire élire Hillary Clinton", a-t-il martelé.
L'entourage d'Hillary Clinton a par ailleurs suggéré que les pirates russes soupçonnés d'avoir volé les messages l'avaient fait "pour aider Donald Trump". "C'est inquiétant", a dit son directeur de campagne, Robby Mook, sur ABC.
Bernie ou rien
Malgré la chaleur étouffante, le centre-ville de Philadelphie a été investi dès dimanche 24 juillet par des milliers de manifestants, bien plus nombreux et mieux organisés que les quelques groupes ayant protesté lors de la convention républicaine à Cleveland.
Une grande manifestation a rassemblé plusieurs milliers de personnes favorables aux énergies renouvelables et réclamant l'interdiction de la fracturation hydraulique, parmi d'autres slogans écologistes.
Les T-shirts et pancartes pro-Sanders étaient omniprésents, et des centaines de partisans irréductibles du perdant des primaires ont défilé bruyamment.
Nombreux étaient ceux qui voyaient dans la fuite Wikileaks la validation de leurs soupçons. "Les messages prouvent ce qu'on savait depuis le départ", dit Dora Bouboulis, originaire du Vermont, qui a inscrit à la main sur un écriteau : "les ténors du parti ont truqué l'élection".
"Si Bernie ne devient pas le candidat démocrate, je voterai pour Jill Stein", la candidate du parti vert, dit-elle, vêtue d'un T-shirt Bernie Sanders.
Mais dans l'ensemble, les électeurs de Bernie Sanders soutiennent très largement Mme Clinton, selon les sondages.
Les démocrates Hillary Clinton et Bernie Sanders, le 12 juillet à Portsmouth aux États-Unis. |
Tout ce que le parti démocrate compte d'étoiles montantes et de poids lourds, notamment Barack Obama et l'ancien président Bill Clinton, s'exprimeront au fil des quatre jours à la tribune de la convention, qui se tiendra dans la salle de hockey et de basket Wells Fargo Center.
Les orateurs vanteront l'expérience et la compétence d'Hillary Clinton, ancienne Première dame, sénatrice et chef de la diplomatie, et dénonceront le discours de divisions de Donald Trump.
"La semaine prochaine à Philadelphie, nous livrerons une vision très différente de notre pays", a promis Hillary Clinton, 68 ans, lors d'un meeting samedi 23 juillet à Miami avec son colistier fraichement nommé, le sénateur de Virginie Tim Kaine, 58 ans. "Nous construirons des ponts, pas des murs, nous épouserons la diversité qui a fait la grandeur de notre pays".
Bernie Sanders a obtenu plusieurs concessions, notamment la réforme du système des "superdélégués", ces délégués non liés par les résultats des primaires. Leur nombre devrait être réduit d'environ deux tiers lors des prochaines élections, en 2020.