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Arrivée le 20 juillet au Palais de justice d'Istanbul, de personnes suspectées d'avoir participé au coup d'état. |
Ce que les responsables européens "disent ne m'intéresse pas et je ne les écoute pas", a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan dans une interview à la chaîne française France 24.
Enième critique venue de responsables de l'UE, peu après la diffusion de cet entretien le 23 juillet, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi reprochait à Ankara de "mettre en prison l'avenir" du pays, où l'état d'urgence a été instauré le 21 juillet pour la première fois en quinze ans.
Ses premiers effets concrets ont été déclinés dans le Journal officiel : extension de quatre à 30 jours de la durée maximale de garde à vue ; radiation à vie des fonctionnaires liés à Fethullah Gülen. Et samedi soir 23 juillet, un responsable a annoncé l'arrestation de Hails Hanci, qualifié de "bras droit" de M. Gülen.
Ont été fermés 1.043 établissements d'enseignement, 15 universités, 1.229 associations et fondations, 19 syndicats... Le président Erdogan a répété sa volonté d'éradiquer ce "virus", ce "cancer" qui se serait "métastasé" dans les institutions.
Certes, la justice a annoncé l'élargissement de 1.200 militaires du rang, une décision de libération inédite depuis le début des purges massives après l'échec du coup d'État qui s'est soldé par 270 morts, dont 24 mutins.
Mais dans la soirée de samedi 23 juillet, le Premier ministre Binali Yildirim a annoncé à la télévision la dissolution de la garde présidentielle, car "elle n'a pas de raison d'être". Après le putsch manqué, 283 de ses 2.500 membres ont été arrêtés.
M. Yildirim a également indiqué que 13.002 gardes à vue avaient été prononcées depuis les événements de la nuit du 15 au 16 juillet et 5.837 personnes placées en détention, dont 3.718 soldats et 123 généraux.
AFP/VNA/CVN