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Le président américain Joe Biden prononce un discours à Wilkes-Barre, en Pennsylvanie, le 30 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Alors que lui se dit "déterminé à interdire les fusils d'assaut" aux États-Unis, le démocrate de 79 ans a critiqué la réticence des conservateurs à réguler les armes à feu "parce qu'ils ont peur de la NRA", le puissant lobby des armes.
"Pour l'amour de Dieu, quelle bonne raison y a-t-il d'avoir des armes de guerre hors d'une zone de guerre ?", a-t-il lancé lors d'un discours énergique dans la localité de Wilkes-Barre, non loin de sa ville natale de Scranton.
Pour tenir sa promesse d'une interdiction fédérale, il lui faudrait toutefois non seulement conserver et consolider son contrôle du Sénat, mais aussi remporter la Chambre des représentants, un scénario qui pour l'heure semble peu probable malgré un regain d'engouement pour les démocrates dans les sondages.
Il a aussi reproché aux républicains de n'avoir pas voté en faveur d'investissements publics accrus dans la police de proximité.
Sang dans la rue
Joe Biden a par ailleurs critiqué les conservateurs les plus radicaux, fidèles à Donald Trump, pour leur soutien aux émeutiers ayant envahi le Capitole le 6 janvier 2021, et pour leurs critiques contre la police fédérale, qui enquête sur l'ancien président.
"Laissez-moi dire ceci à mes amis les +républicains MAGA+ du Congrès. Ne me dites pas que vous soutenez les forces de l'ordre si vous ne condamnez pas ce qui s'est passé le 6 janvier", a dit le président, qui utilise cette expression pour désigner les partisans de l'idéologie "Make America Great Again" ou "MAGA" de l'ancien président.
"De quel côté êtes-vous ? Vous ne pouvez pas être pour la police et pour l'insurrection", a-t-il lancé devant une assistance conquise d'avance, d'où montaient des cris de "Bienvenue à la maison !".
"Vous allumez la télévision et vous avez un sénateur et des membres de la Chambre des représentants qui disent +S'il arrive ceci ou cela, le sang coulera dans la rue+. Mais où diable sommes-nous ?", s'est-il encore exclamé.
Il pouvait s'agir là d'une référence à des propos du sénateur conservateur Lindsay Graham, qui a averti qu'il y aurait "des émeutes dans les rues" si Donald Trump était poursuivi dans une enquête sur des documents confidentiels trouvés dans sa résidence de Floride.
Alors que la police fédérale dit avoir reçu des menaces après une perquisition début août de la résidence en question, Joe Biden a jugé "écœurantes" les attaques contre le FBI.
"Je ne veux pas diminuer le budget du FBI", comme l'ont demandé certains conservateurs après cette opération, a encore dit le président.
L'âme de l'Amérique
Il a prévu encore deux déplacements dans les prochains jours en Pennsylvanie, État où pourrait se décider le contrôle du Sénat lors des élections de mi-mandat, les "midterms" si souvent calamiteuses pour le parti installé à la Maison Blanche.
Son prédécesseur Donald Trump a aussi prévu de s'y rendre, dans la même ville de Wilkes-Barre, samedi prochain 3 septembre.
Le président américain a pour sa part promis jeudi un grand discours sur la nécessité de sauver "l'âme" de l'Amérique, à Philadelphie, ville de Pennsylvanie considérée comme le berceau des États-Unis.
L'élection sénatoriale dans l'État oppose le démocrate John Fetterman, un colosse chauve invariablement vêtu d'un pull à capuche sombre et de shorts, ancien maire d'une ville malmenée par la désindustrialisation, au républicain Mehmet Oz, un médecin devenu vedette du petit écran, adoubé par Donald Trump.
Joe Biden a d'ailleurs eu les mots les plus chaleureux pour le candidat démocrate, absent mardi 30 août mais qu'il doit rencontrer lundi 5 septembre à Pittsburgh, lors d'un déplacement en l'honneur de la fête du travail.
John "Fetterman est un sacré gars, une voix puissante pour les travailleurs. Il sera un grand sénateur", a dit le président.