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L’Egyptian Theater, une des salles historiques de Los Angeles, ici en 2016. |
Photo : Getty Image - LM/CVN |
Restauré dans toute sa splendeur d'antan, ce temple du cinéma va rouvrir ses portes jeudi 9 novembre à Los Angeles, après des années passées à lutter pour maintenir sa façade.
Pour le géant du streaming, régulièrement dépeint en fossoyeur du septième art, sauver cette institution remontant à l'âge d'or d'Hollywood est une manière d'affirmer sa place désormais incontournable dans l'industrie.
"Hollywood est une affaire de symboles", confie à l'AFP le co-PDG de Netflix, Ted Sarandos. "Le panneau Hollywood et ce théâtre sont probablement les deux symboles les plus emblématiques d'Hollywood. (...) Celui-ci, malheureusement, était en train de s'effondrer".
Inspiré de l'Égypte antique, un thème très en vogue en Californie pendant les Années folles, le cinéma a ouvert ses portes en 1922, avec la première mondiale de Robin des Bois de Douglas Fairbanks.
À l'époque, les organisateurs marquent le coup avec un personnel en costumes d'Égyptiens et déroulent un tapis rouge dans la cour pour accueillir les invités de marque, comme Charlie Chaplin.
Empruntée aux traditions de la royauté européenne, cette innovation sera reprise partout dans le monde et reste encore un marqueur incontournable des festivals et grandes projections.
Tremblement de terre
Malgré ses débuts ronflants, l'Egyptian Theatre a ensuite connu des difficultés.
Quelques années après son ouverture, son propriétaire s'en est désintéressé pour construire le "Chinese Theatre" à quelques encablures de là sur Hollywood Boulevard - qui deviendra un stop obligé des touristes à Los Angeles, pour admirer les empreintes de célébrités figées dans le ciment.
Ce cinéma, palais somptueux construit en 1922, a une symbolique pour Netflix. |
Photo : Shutterstock/CVN |
L'"Egyptian" a surtout été largement endommagé par un tremblement de terre qui a secoué Los Angeles en 1994.
L'American Cinematheque, organisation à but non lucratif qui l'a repris après l'incident, avait réussi à le restaurer mais avait beaucoup de mal à financer son entretien.
Jusqu'à ce que le poids lourd Netflix mette la main à la poche pour une nouvelle rénovation.
Colonnes couleur sable, hiéroglyphes colorés, scarabée géant au-dessus de la scène : les travaux reprennent au plus près l'esthétique des débuts, tout en équipant l'endroit d'équipements audiovisuels dernier cri.
Une opération estimée autour de 70 millions d'USD par les experts - l'entreprise elle, ne communique pas de chiffre.
"Ils sont arrivés et ont formé un partenariat formidable avec nous", se réjouit le président de l'American Cinematheque, Rick Nicita. "Ils ont compris ce que nous essayions de faire."
L'organisation va continuer de proposer des classiques tels que Lawrence d'Arabie le week-end, et Netflix pourra désormais projeter ses propres productions en semaine. Jeudi, le géant du streaming commencera ainsi par diffuser The Killer, de David Fincher.
"Nous louons des salles de cinéma tout le temps, à New York et à Los Angeles, pour organiser nos premières et nos événements", a rappelé M. Sarandos. Investir des fonds pour préserver cette institution lui est donc apparu comme un scénario "gagnant-gagnant".
AFP/VNA/CVN