Avec le retrait américain, l'OMS doit réduire son budget de 20%

L'OMS va devoir réduire son budget de 21% après le retrait des États-Unis, son principal contributeur, ce qui entraîne des suppressions de missions et de personnel, selon un courriel interne de son directeur, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

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Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le 10 décembre 2024 à Genève. 
Photo : AFP/VNA/CVN

L'agence de santé de l’ONU doit combler un manque à gagner de près de 600 millions de dollars en 2025. "Ces mesures toucheront tous les niveaux et toutes les régions", a précisé M. Tedros, son directeur.

Outre son retrait de l’OMS, Donald Trump a gelé l’aide étrangère américaine, y compris des programmes de santé mondiaux. Lors de son premier mandat en 2020, il avait déjà amorcé cette rupture, dénonçant un déséquilibre des contributions entre les États-Unis et la Chine.

Les États-Unis finançaient 16,3% du budget total de 7,89 milliards de dollars pour 2022-2023. L’OMS, déjà sous pression financière, travaillait depuis neuf mois sur des mesures d’optimisation.

Une crise budgétaire aggravée

"La décision américaine, combinée aux réductions d’aide publique d’autres pays au profit de la défense, a rendu notre situation critique", a averti M. Tedros.

En février, le conseil exécutif de l’OMS avait réduit le budget 2026-2027 de 5,3 à 4,9 milliards de dollars. Depuis, les perspectives d’aide au développement se sont dégradées, conduisant à une nouvelle réduction à 4,2 milliards de dollars, soit une baisse de 21%.

La majeure partie des fonds américains provenait de contributions volontaires pour des projets spécifiques, rendant l’OMS vulnérable aux décisions politiques. Depuis 2017, M. Tedros cherche à réformer le financement de l’organisation pour la rendre moins dépendante d’un petit nombre de grands donateurs.

Un impact sanitaire majeur

Mi-mars, il alertait sur les conséquences du retrait américain pour la santé mondiale. Selon lui, les coupes budgétaires risquent d’annuler 20 ans de progrès contre certaines maladies, notamment le sida.

Les prévisions indiquent que ces décisions pourraient entraîner 10 millions de nouveaux cas de VIH et 3 millions de décès supplémentaires, soit trois fois plus qu’en 2024.

L’OMS cherche désormais des financements alternatifs, notamment via la philanthropie et les dons du public, pour limiter l’impact de cette crise budgétaire.

AFP/VNA/CVN

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