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Malgré l'arrivée progressive de l'aide internationale, les experts craignent que le bilan humain soit encore revu à la hausse au Myanmar.
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Des moines bouddhistes passent devant un bâtiment effondré après un puissant tremblement de terre à Naypyidaw, au Myanmar, le samedi 29 mars 2025. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Survenu vendredi 28 mars en milieu de journée (heure locale), le tremblement de terre de magnitude 7,7, peu profond -- ce qui a augmenté son impact --, a été suivi quelques minutes après par une secousse de magnitude 6,7. Depuis, des répliques restent perceptibles, ressenties encore dimanche matin 30 mars, aggravant la détresse des habitants.
Le tremblement de terre, le plus puissant qu'ait connu le Myanamr en plusieurs décennies, a été ressenti jusqu'à Bangkok, la capitale thaïlandaise, où une tour de 30 étages en chantier s'est effondrée comme un château de cartes. Les autorités locales ont annoncé onze morts, mais environ 80 ouvriers resteraient coincés dans les décombres, et les chances de les sortir vivants s'amenuisent heure après heure.
À Mandalay, la deuxième ville du Myanmar, proche de l'épicentre, le séisme a provoqué l'effondrement d'immeubles d'habitation et de ponts, ou crevassé les routes.
Dimanche au petit matin 30 mars, Win Lwin s'est frayé un chemin parmi les gravats d'un restaurant détruit, écartant les briques une par une. "Au moins sept personnes sont mortes ici", assure ce propriétaire d'un salon de thé.
"Je suis à la recherche d'autres corps, mais je sais qu'il ne peut pas y avoir de survivants", poursuit-il. "Nous ne savons pas combien de corps il peut y avoir, mais nous cherchons".
Cessez-le-feu partiel
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Des véhicules circulent près d'une route endommagée par un tremblement de terre, le vendredi 28 mars 2025, à Naypyidaw, au Myanmar. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une réplique a frappé Mandalay vers 07h30 (01h00 GMT), poussant des occupant de la réception d'un hôtel à se précipiter vers la sortie. Une similaire secousse a secoué la ville samedi soir 29 mars.
Ailleurs dans la ville, les secours s'organisent pour aider les victimes et rechercher des survivants.
La junte a fait état, samedi soir 29 mars, de 1.644 morts, 3.408 blessés, et au moins 139 disparus. Mais l'ampleur de la catastrophe reste toujours difficile à évaluer avec précision, dans ce pays isolé et fracturé, où les généraux combattent des dizaines de groupes armés dans plusieurs régions.
Il existe une probabilité de 35% que le bilan des victimes se situe dans une fourchette de 10.000 à 100.000 personnes, selon le modèle de prévision de l'Institut géologique américain (USGS).
Des combattants anti-junte ont déclaré samedi 29 mars un cessez-le-feu partiel de deux semaines à partir de dimanche 30 mars, a annoncé le Gouvernement d'unité nationale (NUG).
Les agences internationales ont prévenu que le Myanmar, en proie à des crises de toutes sortes, n'avait pas les moyens d'affronter une catastrophe de cette taille. Avant le séisme, les Nations unies ont estimé que quinze millions de Birmans, soit environ un tiers de la population, seraient concernés par le risque de famine en 2025.
Aide internationale
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Sur cette photo tirée d'une vidéo diffusée par le service de presse du ministère russe des Situations d'urgence le 29 mars 2025, des employés du ministère russe des Situations d'urgence se rassemblent pour embarquer dans l'un des deux avions transportant des secouristes à destination du Myanmar. |
Photo : AP/VNA/CVN |
Une "grave pénurie" de fournitures médicales impacte l'assistance déployée sur place, a averti samedi 29 mars l'ONU, soulignant que les secouristes manquaient notamment de "kits de traumatologie", de poches de sang, de produits anesthésiques et de certains médicaments essentiels. Les opérations de secours sont en outre compliquées par les dégâts subis par les hôpitaux et autres infrastructures sanitaires, ainsi que par les routes et les réseaux de communication.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu'elle avait envoyé en urgence près de trois tonnes de fournitures médicales vers les hôpitaux de Mandalay et de Naypyidaw où sont pris en charge des milliers de blessés.
Des pays de la région ont aussi prêté main forte. La Chine a déclaré avoir envoyé 82 sauveteurs et s'est engagée à fournir 13,8 millions de dollars d'aide humanitaire d'urgence. Un avion chargé de kits d'hygiène, de couvertures, de nourriture et d'autres produits de première nécessité a atterri samedi à Rangoun, en provenance d'Inde. La République de Corée, les États-Unis et l'Union européenne, notamment, ont aussi annoncé un geste. Environ 1.000 km de Mandalay, à Bangkok, des secours espèrent toujours extraire vivant des ouvriers du site de la tour de 30 étages en construction qui s'est effondrée sous l'effet du séisme.
L'opération a mobilisé de grosses pelleteuses mécaniques, des chiens renifleurs et des drones à imagerie thermique pour repérer des signes de vie.
La secousse, extrêmement rare à Bangkok, a également provoqué des fissures et fragilisé la structure de nombreux bâtiments. Les autorités locales ont annoncé le déploiement de spécialistes pour réparer 165 immeubles dimanche 30 mars.
AFP/VNA/CVN