>>Le nombre de cas confirmés aux États-Unis dépasse les 4,5 millions
>>Déjà meurtrie par le Covid-19, la Floride se prépare à affronter l'ouragan Isaias
Des scooters dans le magasin Unik Moto à Long Island City, à New York, le 30 juillet. |
La demande a triplé par rapport à juillet 2019 chez Unik Moto, à Long Island City, assure le directeur général Chris Benson, qui écoule certaines semaines quelque 20 scooters.
Après un coup d'arrêt initial lié au confinement, le magasin, qui vend essentiellement des modèles des Taïwanais SYM et Kymco, ne désemplit plus, au point que le stock est à peine suffisant.
À Brooklyn, le concessionnaire officiel Vespa est à peu près sur le même rythme et a vendu plus de 200 engins ces trois derniers mois, assure Andrew Hadjimas, son président.
La première vague est venue des employés de la restauration, explique Chris Benson, en premier lieu les livreurs, très demandés pour faire face à l'afflux des commandes à distance.
Avec les beaux jours est arrivée la seconde, celle des "gens qui voient ça comme un moyen de s'échapper, tout en restant seul", coronavirus oblige, dit celui qui a lancé l'affaire il y a trois ans avec des amis.
"J'ai décidé de me mettre au scooter il y a quelques mois pendant cette période de folie", se souvient Alan Taledia, qui a acheté une Vespa 150 cc.
Conduire un scooter à New York, ville encore archi-dominée par la voiture, "c'est chaud, mais si tu es New-Yorkais, tu t'y fais", dit cet employé d'une société d'assurance. "Je préfère être sur un scooter que dans un bus avec un paquet de gens".
"Une partie importante de la flambée est liée à la pandémie", estime Chris Benson, dont quelques clients lui ont confié que leur appréhension des transports en commun leur avait fait franchir le pas.
"Une occasion manquée"
Le mouvement va au-delà de New York, affirme Andrew Hadjimas, "et l'activité accélère partout, particulièrement dans les grandes villes".
"Vous allez en Europe, en Asie, tout le monde conduit ça", souligne-t-il. "Je pense que cette culture pourrait se transmettre aux métropoles américaines, juste parce que c'est vraiment pratique".
Un scooter électrique en partage du réseau Revel, à New York, le 30 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Populariser un nouveau mode de transport, c'était l'idée de Revel, réseau de scooters électriques en partage lancé à Brooklyn en 2018 par deux entrepreneurs américains. Sa flotte, qui atteint désormais 3.000 deux-roues bleu clair, a été largement mise à contribution par les New-Yorkais depuis la réouverture progressive de la ville.
D'un peu plus de 4.000 trajets quotidiens juste avant le confinement, Revel est passé à près de 18.000 durant les deux dernières semaines de juin.
Mais des voix se sont élevées récemment pour s'inquiéter des libertés que prenaient nombre d'utilisateurs avec le code de la route et les règles de sécurité, même s'il faut avoir son permis voiture pour louer un engin.
Revel a réagi en suspendant plus de 2.000 utilisateurs, sur les près de 300.000 que compte à New York le service, qui fonctionne également à Washington, Austin et Oakland, en attendant le rétablissement à Miami (suspendu pour cause de pandémie) et le lancement à San Francisco.
Mais deux accidents mortels en dix jours l'ont poussé, sous la pression de la mairie de New York, à suspendre son activité dans la ville jusqu'à nouvel ordre.
Revel dit préparer de nouvelles mesures pour "inciter à la prudence", notamment la confirmation du port du casque ou examen de sécurité intégré à l'application sur smartphone, a indiqué un porte-parole.
"J'ai vu des gens nous faire une sale réputation, rouler sans casque, sur le trottoir", explique Emma Rogers, humoriste et fidèle de Revel depuis les débuts. "C'est quand même dommage qu'il y ait toujours des gens pour ruiner le truc pour tout le monde".
"Revel offre une solution à beaucoup de gens", s'agace Dan Miller, utilisateur qui regrette "le fait de le bannir sans offrir d'alternative" et y voit "une occasion manquée".
"Peut-être qu'il faut quelque chose de plus petit, plus léger, comme des Citi Bikes électriques", dit-il en évoquant le réseau de vélos en partage de New York, "mais la ville pourrait faire tellement plus et sous (le maire Bill) De Blasio, elle a choisi de ne pas bouger".
AFP/VNA/CVN