Avec des prix cassés, les auto-écoles en ligne se faufilent sur le marché

Promettant de diviser par deux le coût du permis de conduire, les auto-écoles en ligne se faufilent doucement sur le marché mais leurs concurrentes redoutent les conséquences de cette solution "low cost".

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Après auto-ecole.net à Paris, et lepermislibre.fr à Lyon, cette semaine permigo.com a posé ses valises dans la capitale.

Déjà installée à Lyon, où elle a séduit environ 250 clients depuis janvier, la start-up propose un forfait à 699 euros, comprenant des cours de code en ligne et 20 heures de cours de conduite.

Le coût du permis de conduire peut atteindre jusqu'à 2.600 euros si on ne l'obtient pas du premier coup.

Le principe : les candidats viennent à l'auto-école pour signer le contrat, ensuite, tout se passe sur Internet : cours de code en ligne et prise de rendez-vous pour la conduite. "Les candidats peuvent prendre des cours n'importe où en fonction de ce qui les arrange, l'enseignant vient les chercher au lieu de rendez-vous", détaille l'un des cofondateurs, Serge Haroutiounian, vantant la liberté de la formule.

Le prix sont bas car "on a moins de charges avec un seul local, et avec internet on arrive à toucher toute la ville et la banlieue", une zone de chalandise plus large que celle d'une auto-école traditionnelle, avance Serge Haroutiounian.

Ces derniers mois, les projets d'auto-écoles en ligne se sont multipliés, souvent portés par de jeunes entrepreneurs fraîchement sortis d'écoles de commerce : dernier en date, envoituresimone.com vient de décrocher l'agrément et devrait ouvrir dans les prochains mois à Paris.

Un système inspiré de la plateforme entre clients et véhicules de transport avec chauffeur (VTC) Uber. L'avantage : "Vous déménagez, vous partez en vacances, vous pouvez continuer les heures de conduite", décrit l'un des cofondateurs Edouard Rudolf.

Réforme du permis

Si PermiGo repose sur un système d'enseignants salariés, En voiture Simone veut s'appuyer sur des moniteurs indépendants, une perspective qui fait se hérisser les syndicats d'enseignants de la conduite. "On transforme des salariés en travailleurs indépendants, en faisant peser sur eux les charges et le risque entrepreneurial", se révolte Bruno Garancher, président de l'École de conduite française (ECF), qui regroupe 1.200 auto-écoles.

Une inspectrice remet à un élève d'une auto-école un certificat d'aptitude à la conduite après qu'il a passé avec succès l'épreuve de la conduite, à Strasbourg.

"C'est la paupérisation de toute une profession", renchérit le responsable de l'Union nationale des indépendants de la conduite (Unic), Philippe Colombani. Le secrétaire national du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), Alain Martin, s'inquiète lui d'une "absence de suivi pédagogique" des élèves. "Cette formation à bas prix se fera au détriment de la sécurité routière", s'alarme-t-il.

L'entreprise assure pourtant répondre aux conditions nécessaires à l'obtention du précieux sésame délivré par la préfecture : un local d'au moins 25 m2, une voiture à double commande, un enseignant de la conduite... Pour Alexandre Chartier, le blocage est "politique", ses opposants se sentent "menacés" par "une solution différente, qui les bouscule".

Par-delà les divergences, tous s'accordent sur le principe d'une réforme du permis de conduire, dont le coût peut atteindre jusqu'à 2.600 euros si on ne l'obtient pas du premier coup. Pas, en revanche, sur les modalités.

Les auto-écoles traditionnelles partagent l'objectif du gouvernement de faire baisser le délai de passage de l'examen de 98 jours en moyenne (jusqu'à 160 en Île-de-France) à 45 jours, considérant que ce temps d'attente oblige les candidats à payer de nouvelles leçons pour conserver leur niveau.

Les auto-écoles en ligne misent elles sur la loi Macron, qui prévoit la réforme du permis, et espèrent notamment l'alignement des délais d'attente des candidats libres (plus longs aujourd'hui) sur ceux présentés par une auto-école.

AFP/VNA/CVN

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