L'armée américaine envoie par erreur un bacille mortel à des laboratoires

Un laboratoire militaire américain a expédié par erreur des bacilles actifs de la maladie du charbon (anthrax) à des laboratoires privés américains, une erreur embarrassante mais a priori sans risque pour la santé publique selon le Pentagone mercredi 27 mai.

Le Pentagone et les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) "enquêtent sur le transfert par mégarde d'échantillons contenant des bacilles vivants d'anthrax (bacillus anthracis)" depuis le laboratoire militaire de Dugway, dans l'Utah, vers "des laboratoires dans neuf États", selon un communiqué du colonel Steven Warren, porte-parole du Pentagone.

Image fournie par le département de la Défense américain du bacille de l'anthrax.

"Il n'y a pas de risque identifié pour le public, et il n'y a pas de cas confirmé ou suspecté de contamination" dans les laboratoires concernés, a précisé le porte-parole.

Le laboratoire militaire américain à l'origine de l'envoi, le centre d'essai de Dugway, avait irradié les échantillons concernés pour les rendre inactifs avant de les envoyer, selon une source militaire américaine.

Mais au moins un échantillon, expédié par camion à un laboratoire du Maryland (Est), s'est révélé encore actif après sa réception.

Le laboratoire du Maryland s'est rendu compte du caractère actif du produit le 22 mai et a donné l'alerte, selon la même source.

Le laboratoire militaire de Dugway participe actuellement à un programme de recherche militaire visant à fabriquer des tests de détection des menaces biologiques qui soient utilisables sur le terrain, a précisé le colonel Warren.

Dans le cadre de ces recherches, il envoie des échantillons inactifs à des laboratoires privés. "Par mesure de précaution", le département de la Défense "a suspendu" ces expéditions, "dans l'attente des résultats de l'enquête", a précisé le colonel Warren.

Une série de ratés

De son côté, la direction des Centres de contrôle et de prévention des maladies a indiqué avoir envoyé des agents dans les laboratoires potentiellement détenteurs d'échantillons actifs pour conduire des investigations sur place.

Il s'agit notamment de mener "une consultation épidémiologique", et de vérifier les "mesures de sécurité pour les salariés" et "la gestion des déchets" des laboratoires, selon les CDC.

Les laboratoires publics américains ont avoué l'année dernière plusieurs erreurs de manipulation de bactéries dangereuses.

En juillet dernier, le directeur des CDC Tom Frieden avait reconnu devant le Congrès une série de manquements aux protocoles de sécurité dans ses propres laboratoires.

"Il y a eu une série de ratés dans des protocoles importants", avait-il admis, en pointant "un manque de culture dans la rigueur du respect des protocoles de sécurité".

Parmi les incidents recensés, qui n'avaient pas donné lieu à des contaminations, l'envoi dans trois laboratoires de bacilles de la maladie du charbon (anthrax) non désactivées, alors que ces laboratoires n'étaient pas équipés pour manipuler ces éléments dangereux.

Les laborantins pensaient que ces bactéries avaient été inactivées et ne portaient pas de combinaisons de protection.

La maladie du charbon, ou anthrax, est une infection aiguë qui touche aussi bien l'animal que l'homme. La bactérie responsable (Bacillius anthracis) peut être aussi utilisée comme arme bactériologique.


AFP/VNA/CVN

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