>>Le marché automobile français a reculé de 20,95% en février
Une voiture électrique en charge dans une station à Berlin, le 28 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Lorsque nous avons lancé l'Alliance européenne des batteries il y a trois ans, l'industrie des batteries basée dans l'UE était loin d'être en mesure de s'affirmer dans la concurrence mondiale", écrivent Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie, Peter Altmaier, son homologue allemand, et Maroš Šefčovič, vice-président de la Commission européenne, dans une tribune parue vendredi 12 mars dans les Echos et le Handelsblatt.
"Nous avons fait des progrès incroyables depuis lors. D'ici 2025, l'Europe devrait être en mesure de produire suffisamment de cellules de batterie chaque année pour alimenter au moins sept millions de voitures électriques", écrivent les auteurs, qui se réunissent dans la matinée à Paris. Ils tiendront une conférence de presse à l'issue.
En 2020, "le nombre de véhicules électriques sur nos routes a doublé pour atteindre plus de deux millions", si bien que "l'objectif de l'UE de créer un point de recharge public pour dix voitures électriques se rapproche". "Mais étant donné que bon nombre des 220.000 points de recharge sont concentrés dans quelques zones, nous devons encore accélérer l'expansion à travers l'UE", plaident les auteurs.
Pour ces responsables, l'Europe doit accélérer dans quatre domaines : la réglementation, la sécurisation de son approvisionnement en matières premières, le recyclage et la formation.
Ainsi, "la pénurie de main-d'œuvre qualifiée est un goulot d'étranglement qui peut entraver le développement de l'écosystème des batteries en Europe et nécessite donc une action immédiat", font-ils valoir, alors que "le secteur industriel estime jusqu'à 800.000 le nombre de postes vacants d'ici 2025".
Baptisé "Innovation européenne dans les batteries", le projet européen, dans lequel la Commission a annoncé investir 2,9 milliards fin janvier, regroupe 42 entreprises, dont les constructeurs BMW, Fiat et Tesla (qui s'est implanté près de Berlin), le chimiste français Arkema, et le spécialiste suédois des piles Northvolt.
Couvrant l'ensemble de la chaîne de valeur des matières premières au recyclage, il intègre aussi des start-up et prévoit des coopérations avec de nombreux organismes de recherche et universités.
Les aides publiques devraient débloquer environ 9 milliards d'euros d'investissements privés, selon la Commission.
Face à la Chine, qui domine le marché, l'Europe ne représente que 3% de la production mondiale de cellules, mais elle a l'ambition de rattraper son retard et vise 25% du marché à la fin de la décennie.
AFP/VNA/CVN