* Pourriez-vous parler du changement des mécanismes financiers dans le secteur sanitaire vietnamien ?
Nous venons de soumettre au gouvernement un arrêté réformant les mécanismes financiers dans le secteur sanitaire. Ledit arrêté propose une hausse des prix de 350 services sanitaires sur un total de 3.000 services de base. Pour que celui-ci puisse entrer en action, il faut que la population l'accepte. En général, la population est toujours opposée à l'augmentation des prix des services sanitaires. Mais il faut dire que c'est l'assurance santé qui prendra en charge le paiement de ces services. Ainsi, malgré l'augmentation du prix des services, les habitants n'auront pas à trop payer s'ils participent à l'assurance santé. Il faut que les médias aident la population à comprendre que ce changement est indispensable. La hausse des prix des services sanitaires dans un contexte d'inflation continue est un problème très sensible. Mais il faut faire comprendre que les prix actuels de ces services sont sous-évalués et irréalistes et que c'est l'assurance santé qui prendra en charge des coûts des soins sanitaires.
* Concernant la surcharge des hôpitaux, que doit faire le secteur sanitaire ?
Ces derniers temps, le secteur sanitaire a consenti de gros efforts pour diminuer la surcharge de plusieurs grands hôpitaux dans l'ensemble du pays. Actuellement, la population s'accroît rapidement mais le nombre de nouveaux hôpitaux publics ne suit pas. Grâce aux fonds provenant des obligations gouvernementales, le secteur de la santé a élargi les hôpitaux au niveau de district afin de réduire la surcharge qui affecte ceux implantés dans les grandes villes. Comme le budget destiné aux hôpitaux publics est restreint, plusieurs ont dû emprunter des capitaux pour se moderniser. Le ministère de la Santé est en train de constituer un projet visant à réduire la surcharge des hôpitaux de grande taille. Conformément à ce projet, l'État financera l'élargissement du nombre de lits. De leur côté, les provinces et villes devront réserver le terrain nécessaire à la construction de nouveaux hôpitaux publics, mais l'expropriation de la terre rencontre toujours des difficultés. Sans oublier d'encourager l'ouverture des hôpitaux privés. En effet, le nombre modeste actuel des hôpitaux privés ne peut pas satisfaire les besoins en soins médicaux des habitants.
* Alors beaucoup de travail à faire dans l'avenir pour le secteur sanitaire ?
Afin de réaliser l'assurance santé pour toute la population, il faut un projet qui sera soumis au gouvernement et que le ministère de la Santé proposera à l'Assemblée nationale pour l'adoption d'une loi en la matière. Le secteur sanitaire doit aussi simplifier les formalités pour les habitants dotés d'une carte d'assurance santé, accroître la qualité des soins médicaux dont bénéficient les patients participant à cette assurance. Sans oublier d'accorder des priorités aux personnes pauvres, élèves, étudiants et paysans. Le ministre de la Santé s'intéresse aussi au développement du réseau sanitaire de base, à travers le renforcement des infrastructures et la formation des ressources humaines. Cela permettra d'atteindre l'objectif des soins médicaux de base à tous les habitants et ainsi de baisser la surcharge des hôpitaux de grande taille. Concernant les ressources humaines, le secteur devra encourager les médecins à aller travailler dans les communes et les régions reculées. Ce qui demande un effort de longue haleine.
Phuong Mai/CVN