>>Crise migratoire : les Européens cherchent la parade au Niger et au Tchad
Le camp de réfugiés de Dar es Salaam, dans la région du lac Tchad, le 7 avril 2015. |
"Il faut se détacher des visions simplistes. Ce sont des gens qui veulent rentrer chez eux", explique Mbili Ambaoumba, représentant du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) au Tchad.
Le Tchad accueille environ 400.000 réfugiés, la plupart chassés par la guerre ou les attaques : 300.000 Soudanais dans l'Est, 70.000 Centrafricains dans le sud et 8.000 Nigérians fuyant la secte jihadiste Boko Haram autour du lac Tchad, dans l'Ouest.
Dans la région du lac Tchad, dans le camp de réfugiés de Dar es Salaam, les milliers de réfugiés qui vivent dans des tentes de l'ONU ont le regard tourné sur l'autre rive, vers leur Nigeria natal, a rapporté une journaliste de l'AFP lors d'un récent reportage dans la région.
"Les gens ici ne parlent pas d'Europe, ils veulent rentrer au Nigeria", confirme Jonathan Mani, professeur des écoles dans le camp, qui a fui son pays en 2015, surpris par l'attaque meurtrière de la ville nigériane de Baga par Boko Haram.
"Malgré la menace de Boko Haram, certains réfugiés de Dar Es Salaam rentrent à Baga pour essayer de reprendre des activités", témoigne-t-il dans ce camp où les conditions de vie sont difficiles, avec la faim qui menace.
Au Tchad toujours, le représentant du HCR se souvient encore des difficultés rencontrées pour sensibiliser des réfugiés centrafricains à un programme d'installation aux États-Unis en 2015-2016. "Ce sont des paysans, pas des gens qui sont allés à l'école".
AFP/VNA/CVN