Au moins 52 morts dans des violences dans le Sud du Yémen

L'Arabie saoudite a promis samedi 18 avril de prendre en charge le coût des opérations humanitaires urgentes de l'ONU au Yémen, où la coalition arabe qu'elle dirige mène des frappes aériennes pour soutenir les partisans du président en exil contre une rébellion chiite.

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De nouvelles violences ont fait au moins 52 morts, en majorité des rebelles, dans le Sud du pays, portant à 128 le nombre de personnes tuées en moins de deux jours, selon un bilan compilé par l'AFP à partir de sources médicales, militaires et tribales.

Les combats se concentrent dans le Sud où les rebelles chiites, dits Houthis, tentent avec le soutien d'unités militaires restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh de prendre le contrôle de l'ensemble du pays après s'être emparés de la capitale Sanaa et de vastes régions.

La carcasse d'un camion qui aurait appartenu aux rebelles houthis et a été détruit par des raids aériens de la coalition menée par l'Arabie saoudite, le 17 avril dans la banlieue d'Aden.
Photo : AFP/VNA/CVN

Devant leur progression vers le Sud, le président Abd Rabbo Mansour Hadi a dû fuir Aden, la deuxième ville du pays, où il s'était réfugié, pour s'exiler en Arabie saoudite, pays qui a lancé le 26 mars une opération militaire à la tête d'une coalition arabe contre les rebelles et leurs alliés.

Face à la détérioration de la situation au Yémen, où la population manque de tout, l'ONU et ses partenaires humanitaires ont lancé vendredi un appel à une aide urgente de près de 274 millions de dollars pour répondre aux besoins vitaux des 7,5 millions d'habitants affectés par le conflit.

Patience

La réponse est venue rapidement de Ryad, où le roi Salmane Ben Abdel Aziz a assuré qu'il règlerait la totalité du montant réclamé par l'ONU.

Le royaume "se tient aux côtés du peuple yéménite frère" et espère "le rétablissement de la sécurité et de la stabilité" dans ce pays, a indiqué le cabinet royal dans un communiqué.

Dans le même temps, l'Arabie saoudite a réaffirmé sa détermination à poursuivre l'opération militaire en dépit de l'appel du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à "un cessez-le-feu immédiat".

"Nous avons besoin de patience et de persévérance", a répété vendredi 17 avril le porte-parole de la coalition, le général saoudien Ahmed Assiri, lors de son point de presse quotidien à Ryad.

Selon l'agence officielle SPA, le roi Salmane a évoqué la conjoncture régionale au téléphone avec le président américain Barack Obama vendredi 17 avril et le président français François Hollande samedi 18 avril.

De récents appels d'ONG à "une pause humanitaire" n'ont pas eu de suite alors que les civils au Yémen, un pays qui compte quelque 24 millions d'habitants, paient un lourd tribut.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), les récentes violences ont fait 767 morts et 2.906 blessés. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a de son côté déploré un manque cruel de médicaments, aliments et carburant.

Jusqu'à 150.000 déplacés

Entre 120.000 et 150.000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du Yémen par les violences en cours, alors qu'il y avait déjà plus de 300.000 déplacés avant la crise actuelle, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

La coalition a intensifié ses raids aériens dans le Nord, y compris autour de Sanaa où le camp militaire de Faj Attan a été sévèrement touché vendredi 17 avril, selon des témoins.

La rébellion chiite a vivement critiqué le Conseil de sécurité de l'ONU pour sa résolution du 14 avril, qui la somme de se retirer des zones du Yémen qu'elle a conquises et lui impose des sanctions, dont un embargo sur les armes.

Le Conseil de sécurité "s'est rangé aux côtés du bourreau contre la victime", a écrit le Conseil politique de la rébellion dans un communiqué publié vendredi 17 avril soir, quatre jours après l'adoption de la résolution 2216.

Le chef de la rébellion, Abdel Malek al-Houthi, frappé de sanctions individuelles (gel des avoirs et interdiction de voyage), ne s'est plus manifesté en public depuis les premiers jours de l'opération militaire de la coalition.

L'Iran, qui soutient les rebelles, a présenté dans un message à Ban Ki-moon un plan de paix en quatre points, prévoyant notamment un cessez-le-feu, une reprise du "dialogue national" et "un gouvernement d'union nationale".

AFP/VNA/CVN

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