Au chevet des personnes infectées par le VIH

Ngô Thi Anh Dông a consacré un quart de sa vie aux personnes séropositives. Une vocation mais aussi un véritable sacerdoce. Le combat contre le «mal du siècle» a énormément besoin de personnes dévouées comme elle.

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Ngô Thi Anh Dông dédie toute son énergie au service des patients.

Âgée de 62 ans dont une vingtaine d’années à s’occuper des personnes infectées par le VIH/sida à Hô Chi Minh-Ville, Ngô Thi Anh Dông ne pense pas encore à la retraite. Elle veut toujours rester auprès de ses malades, qui ont pour elle un immense respect.

En 1999, alors qu’elle était obstétricienne au Centre de médecine préventive dans le 4e arrondissement et en raison du manque de personnel, Ngô Thi Anh Dông a été nommée pour assumer une mission de soins et traitements pour les patients séropositifs au Département de consultation communautaire. De ses premiers jours dans cette nouvelle mission difficile, Dr. Anh Dông se souvient : «À ce moment-là, j’étais très stressée parce que ce travail était complexe et en plus stigmatisé par la société. D’ailleurs mon mari et mes proches ne m’encourageaient pas».

Une amie intime des patients

Toutefois, au fur et à mesure des entretiens avec les patients, elle s’est mise à mieux les comprendre et à ressentir de l’empathie pour eux. Pour Dr. Anh Dông, les victimes du sida ont besoin de l’attention des médecins, mais aussi de la compréhension et de l’amour de leurs proches ainsi que de toute la communauté.

Pour M. Duc, séropositif et actuellement assistant pour le programme de prévention du VIH/sida, Anh Dông a été une vraie bouée de sauvetage : «Lorsque j’ai appris que j’étais contaminé, j’ai été vraiment choqué et j’ai ensuite déprimé à cause du mépris des autres. Mais après ma rencontre avec Mme Dông, j’ai repris confiance en moi pour poursuivre mon traitement et continuer à vivre». Elle l’a aussi aidé à trouver cet emploi d’assistant, et d’ajouter: «Grâce à Mme Anh Dông, je suis devenu optimiste, j’ai retrouvé la santé et ma place dans la société».

Outre M. Duc, des milliers de patients infectés par le virus du 4e arrondissement et de celui de Binh Thanh la respectent et l’aiment. Pour eux, elle est une mère, une grand-mère et une sœur qui peut partager joies et difficultés. Parce qu’en plus du traitement, elle les aide aussi à résoudre leurs problèmes du quotidien.

«Plusieurs fois, j’ai oublié de passer mes examens médicaux et de prendre mes médicaments. Elle m’a appelée au téléphone pour me gronder. Mais je savais que c’était pour mon bien qu’elle faisait cela», a raconté Mme Phuong.

Heureuse avec un travail utile

Après 20 ans aux côtés des personnes séropositives, elle se trouve toujours aussi passionnée par son travail et disponible pour répondre aux questions de ses patients.

Dr. Ngô Thi Anh Dông avec une patiente.

Après tant d’années, Ngô Thi Anh Dông ne pense toujours pas à la retraite. «Est-il possible d’abandonner des patients qui ont confiance en vous ? Je ne peux pas», a-t-elle martelé. Chaque jour, je reçois un appel d’un patient. C’est ma plus grande joie parce que je peux l’aider. La lutte contre le VIH/sida reste le combat le plus difficile et le plus complexe du secteur de la santé».

Texte et photos : Quang Châu/CVN


Le combat contre le VIH à Hô Chi Minh-Ville

Hô Chi Minh-Ville est l’une des cinq provinces et villes pilotes à réaliser l’objectif 90-90-90 (90% des personnes vivant avec le VIH connaissant leur séropositivité, 90% des personnes conscientes de leur séropositivité ont accès à un traitement et 90% des personnes sous traitement atteignent des niveaux de VIH indétectables dans leur organisme). Pour l’atteindre, la ville a maintenu et renforcé le système de dépistage du VIH via la mise en œuvre des modèles d’examen non-professionnel communautaires (Lay testing, self-test), des activités de recommandation destinées aux groupes à risque dans les établissements de santé publics et privés.
Pendant le premier semestre de 2016, ce programme a ainsi concerné 26.000 personnes, dont 10.000 toxicomanes, 6.000 prostituées et 10.000 personnes ayant des rapports homosexuels.
La ville a également mis sur pied 19 centres de désintoxication par la méthadone qui soignent de 4.170 patients. Elle a donné des conseils et recommandations sur le dépistage du VIH à 224.991 personnes. Enfin, le modèle Lay testing a permis, sur 3.489 cas (la plupart homosexuels) de dépister 247 patients séropositifs dont 241 suivent désormais un traitement antirétroviral.

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