Nguyên Công Chung, un cordon bleu à la sauce vietnamienne

Premier Vietnamien nommé chef cuisinier de l’hôtel Sheraton de Hanoï, Nguyên Công Chung a connu un parcours exceptionnel et présenté les nombreuses spécialités vietnamiennes aux palais des quatre coins du monde.

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Nguyên Công Chung présente son plat de crabes des neiges sautées au tamarin, lors de l’événement «Savourez les délices du Canada» organisé en novembre 2016 à l’hôtel Sheraton de Hanoï.

La première rencontre avec le chef Nguyên Công Chung s’est déroulée lors de l’événement «Savourez les délices du Canada», organisé en novembre 2016 à l’hôtel Sheraton de Hanoï. Le concept était de mettre à l’honneur la cuisine canadienne, aussi savoureuse qu’étonnante, et ce dans le cadre des activités de l’ambassade pour promouvoir les produits nationaux auprès des consommateurs vietnamiens.
Ce jour là, le chef était très concentré, et surveillait l’avancée des préparations. Celui qui est derrière le Càng cua tuyêt sôt mut me (pinces de crabes des neiges sautées au tamarin) doit rester à la hauteur de sa réputation. Sous ses mains brillantes, le plat est des plus exquis. «Chung est un chef fantastique. Il réalise des choses mêlant les goûts vietnamiens et les ingrédients étrangers. Le produit final est fabuleux», estime Donald Berger, un invité canadien.
Pour Madame l’ambassadeur du Canada au Vietnam, Ping Kitnikone, «on est très fier de travailler avec lui. Il est talentueux, polyvalent et très flexible. On apprécie son talent et on espère qu’à l’avenir, on aura l’occasion de continuer la coopération avec lui».
Un parcours du combattant
Fraîchement diplômé du lycée, Nguyên Công Chung rêvait d’abord d’être médecin, ingénieur ou architecte. Mais à cause de sa situation familiale, il a dû y renoncer. Une tante lui a dès lors conseillé de suivre des cours de cuisine, pressentant que ce secteur lui offrirait le maximum d’opportunités.
Une intuition qui a vu juste. Plus Chung avançait, plus il était épris de sa nouvelle carrière. Les plats, l’huile, les ingrédients, tout cet univers lui était devenu très captivant. Mais pour poursuivre ses études, le jeune homme avait effectué des heures supplémentaires dans des restaurants, ne lui laissant dès lors aucun répit.
À la sortie de l’école de cuisine, Chung est rentré dans un restaurant indien. Il a fait ses premières armes aux côtés de cordons bleus indiens, et pu y acquérir une expérience des plus précieuses. Par la suite, il a intégré pendant huit ans les cuisines de l’hôtel 5 étoiles Sofitel Metropole de Hanoï, puis il est entré au Sheraton. Après une dizaine d’années d’intenses efforts, il est devenu en 2013 le chef cuisinier de l’hôtel à l’âge de 37 ans. Une consécration : c’est le premier Vietnamien à atteindre un tel poste, dans un hôtel 5 étoiles au Vietnam.

Pour Nguyên Công Chung, le métier de cuisine nécessite passion et persévérance.

Faire rayonner les spécialités
Chung explique qu’il avait eu l’occasion de se rendre dans plusieurs pays afin de présenter les recettes vietnamiennes. «Les amis étrangers aiment particulièrement ces plats. La raison est très simple : nos spécialités sont délicieux et pas trop difficiles à faire. En particulier, les épices et les herbes attirent toute l’attention», partage-t-il. Étant à la tête du restaurant d’un établissement 5 étoiles, il doit cependant faire face à de nombreuses pressions. «Si on prend des recettes et des ingrédients basiques, tout le monde peut cuisiner. Mais pour arriver à ce que les plats présentent de nouvelles saveurs, c’est un défi et une véritable pression pour tous les cuisiniers», confie-t-il.
Selon lui, le métier ressemble à un art, et «si vous stoppez la créativité, le résultat sera infect».Une conviction qui le pousse constamment à développer de nouveaux plats.
Il souligne que pour certaines personnes, un métier est une forme de destin : c’est le métier qui vous choisi, et non l’inverse. Et que pour arriver au succès, il faut en accepter le prix, avec toutes les difficultés et la créativité nécessaire au quotidien. Il estime que la cuisine n’est pas particulièrement réservée aux femmes, une conception traditionnelle encore inhérente au Vietnam. «Notre métier exige passion et persévérance. Pour les atteindre, il faut consentir de gros efforts», finit-il par conclure.
Un destin et une vie qui ne manquent décidément pas de sel !

Texte et photos : Phuong Mai/CVN

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