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Le président élu brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et sa future ministre des Peuples indigènes Sonia Guajajara, le 29 décembre à Brasilia. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
De longues tractations ont été nécessaires pour aboutir à ce gouvernement pléthorique avec 37 portefeuilles, contre 23 pour celui du président sortant Jair Bolsonaro.
Depuis le retour à la démocratie après la dictature militaire (1964-1985), jamais un président élu n'avait mis autant de temps à nommer l'ensemble de ses ministres depuis Fernando Collor de Mello, qui l'a fait la veille de son entrée en fonction, en 1990.
Le futur gouvernement de Lula, qui débute son troisième mandat à la tête du pays le 1er janvier, fait une place importante à la diversité.
La parité hommes-femmes est loin d'être assurée, mais 11 femmes ont été nommées, contre seulement deux lors du premier gouvernement Bolsonaro en 2019.
Lula a nommé aussi plusieurs ministres afro-descendants, dont Marina Silva, 64 ans qui avait déjà pris le portefeuille de l'Environnement durant ses deux premiers mandats (2003-2010), mais avait démissionné en 2008, estimant ne pas disposer des moyens nécessaires à son action.
Elle a ensuite été candidate à la présidentielle à trois reprises (2010, 2014 et 2018), échouant à la troisième place les deux premières fois.
Le ministère de l'Environnement est d'une importance cruciale aux yeux de la communauté internationale, qui a suivi avec inquiétude la hausse de la déforestation en l'Amazonie sous la présidence de Jair Bolsonaro et attend beaucoup de Lula.
Marina Silva "est le meilleur choix pour rétablir la gouvernance environnementale du pays, mais elle devra faire face à un contexte bien plus difficile qu'en 2003 et à des résistances internes au sein du gouvernement", a estimé le collectif d'ONG Observatoire du Climat dans un communiqué.
Le président élu brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et sa future ministre de l'Environnement, Marina Silva, le 29 décembre à Brasilia. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le ministère des Peuples indigènes, également fondamental pour la préservation de la plus grande forêt tropicale de la planète, a été confié à Sonia Guajajara, 48 ans, leader autochtone reconnue comme l'une des 100 personnes les plus influentes au monde par le magazine Time.
Ce ministère n'existait pas auparavant et sa création était l'une des promesses de campagne du président élu de gauche.
Longues négociations
Une autre femme influente a été nommée au ministère du Plan. Simone Tebet, 52 ans, sénatrice de centre droit arrivée troisième au premier tour de la présidentielle, et dont le report de voix (4%) s'est révélé décisif pour la victoire de Lula au second tour du 30 octobre.
L'ancienne volleyeuse Ana Moser, médaillée de bronze aux JO-1996, sera ministre des Sports.
Lula, 77 ans, a par ailleurs annoncé la nomination prochaine de deux femmes à la tête des deux principales banques publiques du Brésil, Caixa Economica Federal et Banco do Brasil.
Le premier conseil des ministres aura lieu "trois ou quatre jours" après l'investiture, a annoncé le président élu.
La semaine dernière, l'ancien métallo avait affirmé qu'il était "plus difficile de former un gouvernement que de remporter une élection".
Lula a dû négocier longuement avec les partis qui l'ont aidé à être élu et avec d'autres formations politiques dont il aura aussi besoin du soutien au Parlement lors de son mandat.
AFP/VNA/CVN