Attentat manqué : Barack Obama s'interroge sur les procédures

Les autorités américaines s'interrogeaient le 27 décembre sur les conditions dans lesquelles Umar Farouk Abdulmutallab a pu tenter de faire sauter un avion de ligne, en se gardant d'établir précocement un lien avec Al-Qaïda.

Il n'y a "aucune indication" que la tentative d'attentat contre le vol 253 Amsterdam-Detroit (Nord des États-Unis) fasse partie d'un complot "plus large, mais l'enquête continue", a déclaré sur CNN la ministre de la Sécurité intérieure, Janet Napolitano.

M. Abdulmutallab, un Nigérian musulman de 23 ans, fils d'un riche banquier et étudiant brillant, est interrogé par le FBI depuis son arrestation à la mi-journée vendredi, à l'atterrissage de l'Airbus de la Northwest Airlines. Il a été inculpé samedi par la justice fédérale du double chef de tentative de "destruction d'un avion de ligne et d'introduction d'un explosif à bord de l'appareil".

Le 27 décembre , il a été transféré de l'hôpital, où il était soigné pour des blessures consécutives à sa tentative ratée de faire détoner un mélange explosif, vers un centre de détention, selon son avocate, Miriam Siefer, commise d'office.

Le jeune homme aurait affirmé avoir été entraîné par des membres d'Al-Qaïda au Yémen, où sa famille dit qu'il s'est rendu cet été.

Selon Mme Napolitano, il est trop tôt pour "spéculer" sur les éventuels liens de l'auteur de l'attentat manqué avec Al-Qaïda, la nébuleuse encore qualifiée de menace "vitale" contre l'Amérique par le président Barack Obama le 1er décembre.

Depuis son lieu de vacances à Hawaï, le président a demandé la révision des listes de personnes à surveiller dans les aéroports, a révélé sur ABC son porte-parole Robert Gibbs.

Umar Farouk Abdulmutallab, dont la radicalisation avait été signalée aux États-Unis en novembre par son propre père, figurait depuis sur une liste fourre-tout de 550.000 noms, mais n'était ni interdit de vol sur les États-Unis, ni même considéré comme devant être particulièrement contrôlé dans les aéroports.

M. Gibbs a souligné le 27 décembre que les procédures, apparues pour la plupart après les attentats du 11 septembre 2001, étaient "vieilles de plusieurs années".

Barack Obama, a poursuivi son porte-parole, a aussi "posé au ministère de la Sécurité intérieure la question très concrète de savoir comment quelqu'un avec quelque chose d'aussi dangereux que de la penthrite a pu monter dans un avion à Amsterdam".

L'inculpé a avoué avoir injecté à l'aide d'une seringue un liquide chimique dans une poudre qu'il avait cachée sur sa cuisse, pour tenter de faire exploser l'avion.

Ce procédé lui aurait permis de passer sans difficulté les contrôles de l'aéroport d'Amsterdam-Schipol, jugés très sérieux, où il se trouvait en transit en provenance de Lagos, en possession d'un visa américain datant de juin 2008.

Sa tentative de faire sauter l'Airbus A330, avec 278 passagers et 11 membres d'équipage à bord, a provoqué une petite explosion et un début d'incendie.

Un touriste néerlandais, Jasper Schuringa, devenu le "héros" du vol 253, s'est alors jeté sur lui, l'a ceinturé, et a entrepris d'éteindre le feu avec l'aide d'autres passagers et de l'équipage.

Umar Farouk Abdulmutallab a été décrit par sa famille et ses anciens professeurs comme un jeune homme intelligent, raisonnable et studieux. Il semble qu'il ait adhéré depuis longtemps aux idées islamistes.

Un nouvel incident s'est produit le 27 décembre, à bord du même vol Northwest 253 Amsterdam-Detroit qu'Abdulmutallab avait tenté de faire exploser, déclenchant l'intervention des forces de sécurité peu après son atterrissage.

Le ministère de la Sécurité intérieure a expliqué dans un communiqué qu'un passager, lui aussi nigérian, avait "passé un temps inhabituellement long dans les toilettes de l'appareil", conduisant la compagnie à prévenir les autorités.

Finalement, a indiqué le ministère, "l'attitude de l'individu était due à une maladie avérée". Le FBI, qui a interrogé le passager, a levé peu après l'alerte, estimant l'incident "sans gravité".

AFP/VNA/CVN

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