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Bernard Cazeneuve lors de son allocution à la presse, au ministère de l'Intérieur. |
Les sept suspects, âgés de 29 à 37 ans, de nationalités française, marocaine et afghane, ont été interpellés dans la nuit de 19 au 20 novembre, lors d'une opération conduite par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Trois ont été arrêtés à Marseille et quatre à Strasbourg. Parmi eux, un employé périscolaire âgé de 37 ans, en poste dans une école primaire dans le quartier de la Meinau (Strasbourg), a précisé une source proche de l'enquête, confirmant une information de L'Obs. Plusieurs armes, des munitions et de la propagande jihadiste ont été retrouvées lors des perquisitions à Strasbourg, a ajouté cette source. Deux pistolets automatiques ont notamment été saisis chez l'employé de l'école primaire.
"L'aboutissement du travail de la DGSI a permis de mettre en échec une action terroriste envisagée de longue date sur notre sol. C'est donc un nouvel attentat déjoué", a affirmé le ministre Bernard Cazeneuve, alors que la France est frappée depuis près de deux ans par une vague d'attaques jihadistes sans précédent.
Des membres du RAID lors d'un exercice anti-terroriste, le 31 mai à Saint-Denis. |
Parmi les sept personnes interpellées, "six étaient inconnues des services de renseignement", a indiqué M. Cazeneuve dans une déclaration devant la presse.
Le septième suspect, un Marocain de 26 ans résidant au Portugal, était surveillé par les services locaux depuis l'été 2015 et avait été signalé aux autorités françaises, a précisé la police portugaise.
Le lien avec le groupe jihadiste État islamique (EI) apparaît dans l'enquête. "Deux des suspects interpellés ce week-end s'étaient rendus à Chypre et sont soupçonnés de s'être rendus en Syrie", a affirmé une source proche de l'enquête. De nombreux messages cryptés envoyés des zones du jihad à des membres du réseau ont été interceptés. Cette opération est l'aboutissement d'une enquête ouverte en février 2016 qui avait conduit à une première série d'interpellations le 14 juin, en plein Euro de football.
Des membres du RAID lors d'un exercice anti-terroriste, le 31 mai à Saint-Denis. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Deux hommes avaient alors été mis en examen et écroués. Soupçonnés d'avoir contracté des crédits à la consommation pour financer des activités terroristes, "ils étaient en contact avec une personne établie en Syrie elle-même surveillée par les services de renseignement français", d'après la source.
La police tend un appât
La DGSI décide alors de tendre un appât, en mettant en place une cache d'armes dans le Val-d'Oise, surveillée 24 heures sur 24 pendant plusieurs mois, pour tenter d'attirer les autres membres du réseau susceptibles de passer à l'attaque.
Puis, "sur la base d'éléments sérieux" et "de suspicions de projets d'attentats", le renseignement intérieur a procédé en urgence aux arrestations de ce week-end, ont expliqué des sources proches de l'enquête, précisant toutefois qu'"aucune cible précise n'a pu, à ce stade, être mise au jour". L'enquête devra "établir si l'attentat ainsi déjoué était une attaque coordonnée visant à frapper simultanément plusieurs sites sur le territoire", selon Bernard Cazeneuve.
AFP/VNA/CVN