>>Angela Merkel en route pour un nouveau mandat de chancelière
Angela Merkel, le 20 novembre à Berlin |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Elle a toutefois prévenu s'attendre à des élections très "difficiles" dans son pays en 2017, qu'elle abordera en position affaiblie sur le plan intérieur même si sa cote de popularité dépasse les 50% d'opinions favorables.
À 62 ans et au pouvoir depuis déjà onze ans, la chancelière a officialisé sa décision à l'issue d'une réunion à Berlin des dirigeants de son parti conservateur, la CDU, en la plaçant clairement dans le contexte de la poussée des idées populistes.
"En Europe et au plan international nous devons défendre nos valeurs", a dit cette fille de pasteur élevée dans l'ex-RDA communiste, citant "la démocratie, la liberté et l'État de droit".
"C'est ce qui me guide", a-t-elle dit, rejetant la "haine" de l'autre.
Angela Merkel a averti que les élections législatives allemandes, prévues en septembre ou octobre, s'annonçaient "les plus difficiles" depuis "la réunification allemande" en 1990, en raison de la polarisation de la société et des récents succès de la droite populiste anti-réfugiés de l'Alternative pour l'Allemagne.
Cette formation a connu une progression spectaculaire en 2016 lors de scrutins régionaux en dénonçant l'ouverture des frontières du pays par la chancelière à un million de migrants.
Elle a aussi dit sur ARD vouloir œuvrer pour "une Europe forte" après le traumatisme du Brexit.
Mme Merkel est au pouvoir en Allemagne depuis 2005. Au vu des sondages, elle est de loin la mieux placée pour revenir à la chancellerie à l'issue des législatives de 2017, à la tête d'un gouvernement de coalition.
Affaiblie en Allemagne
Elle serait alors en mesure de rentrer dans l'histoire en battant le record de longévité au pouvoir en Allemagne du chancelier d'après-guerre Konrad Adenauer (14 ans) et en égalant celui de son propre père en politique, Helmut Kohl (16 ans).
Selon un sondage publié dimanche 20 novembre, 55% des Allemands souhaitent qu'Angela Merkel reste en poste, contre 39% d'avis contraires.
En août la proportion favorable n'était que de 50%.
Angela Merkel se trouve néanmoins dans une situation paradoxale : fêtée à l'étranger, où les attentes à son égard ont décuplé depuis le Brexit et le succès de Donald Trump, elle attaque l'année électorale affaiblie sur le plan intérieur suite à l'arrivée d'un grand nombre de réfugiés.
Angela Merkel a elle-même reconnu avoir "beaucoup réfléchi" avant de poser à nouveau sa candidature, donnant le sentiment d'agir davantage par sens du devoir que par motivation personnelle.