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Le président américain Barack Obama (gauche) et le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski au Sommet annuel de l'APEC, à Lima le 19 novembre 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les dirigeants des 21 économies de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) doivent se réunir dans la matinée avec la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, pour évoquer les défis de l'économie mondiale.
Leur réunion annuelle, entamée vendredi 18 novembre dans la capitale péruvienne, s'achèvera par l'adoption dans l'après-midi d'une déclaration finale réaffirmant l'attachement des pays des deux rives du Pacifique à poursuivre leur intégration économique en levant les barrières commerciales.
Le président américain Barack Obama va boucler à Lima le dernier voyage officiel à l'étranger de ses huit ans de présidence en donnant une conférence de presse prévue à 18h00 (23h00 GMT).
Dans leur projet de déclaration finale, dont l'AFP a obtenu copie, les dirigeants de l'APEC s'engagent à "conserver (nos) marchés ouverts et à lutter contre toute forme de protectionnisme", qui n'aurait selon eux pour effet que d'affaiblir les échanges commerciaux et de "ralentir les progrès dans la récupération de l'économie internationale".
Les membres de l'APEC, qui ont le plus bénéficié de la mondialisation, représentent 60% du commerce planétaire et 40% de sa population.
Ils devraient également s'engager à ne pas dévaluer leurs monnaies respectives "à des fins compétitives" et à œuvrer pour la création à long terme d'une Zone de libre-échange Asie-Pacifique totalement intégrée.
"Moment charnière"
Le président chinois Xi Jinping (gauche) attend l'arrivée de son homologue américain Barack Obama pour une rencontre bilatérale, au Sommet de l'APEC, à Lima le 19 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Se disant inquiets de "l'opposition croissante à la mondialisation" aux États-Unis et en Europe et de "l'émergence de tendances protectionnistes", ils devraient néanmoins insister sur la nécessité d'une "plus juste répartition des bénéfices" d'une mondialisation entre "toutes les couches des sociétés".
Ces positions vont totalement à contre-courant des engagements de campagne de Donald Trump, qui a promis à l'électorat populaire américain un vigoureux tour de vis protectionniste censé protéger les emplois industriels contre la concurrence à bas coût de pays comme la Chine ou le Mexique.
Beau joueur, Barack Obama a exhorté samedi 19 novembre la communauté internationale à "laisser une chance" à son successeur, en relevant qu'"on ne gouverne pas toujours comme on a fait campagne".
Lors de son neuvième et dernier entretien bilatéral avec Barack Obama, le président chinois Xi Jinping a toutefois averti qu'après l'élection du bouillant milliardaire américain, la relation entre la Chine et les États-Unis affrontait "un moment charnière".
"J'espère que les deux parties vont travailler ensemble pour se concentrer sur la coopération, gérer nos différences et faire en sorte que la transition se passe en douceur et que la relation continuera de se développer", a ajouté le dirigeant chinois.
Xi Jinping a clairement affiché à Lima l'ambition chinoise d'assumer le leadership unique des négociations de libre-échange dans la région Asie-Pacifique, pour combler le vide laissé par le probable futur abandon de l'accord de libre-échange TPP promu par Washington.
"Nous n'allons pas fermer la porte au monde extérieur mais l'ouvrir encore plus largement", a-t-il lancé, ajoutant : "La construction d'une Zone de libre-échange de l'Asie-Pacifique est une initiative stratégique vitale pour la prospérité à long terme de la région. Nous devons nous y atteler fermement".
Pendant sa campagne, le magnat américain de l'immobilier avait attaqué avec virulence le Partenariat transpacifique (TPP) signé en 2015 entre 12 pays de la région (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Vietnam et États-Unis), sous l'impulsion de l'administration Obama.
Mais cet accord, qui laissait la Chine sur la touche, nécessite pour entrer en vigueur l'approbation désormais fort improbable du Congrès américain dominé par les Républicains.
La Chine s'est engouffrée dans la brèche pour relancer à Lima son initiative alternative de Partenariat économique intégral (RCEP), un projet d'accord de libre-échange entre l'Asean (Association des nations du Sud-Est asiatique), l'Australie, la Chine et l'Inde notamment... mais sans les États-Unis.
AFP/VNA/CVN