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Nicolas Sarkozy annonce son retrait de la vie politique, le 20 novembre à Paris |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Si je perds, c'est que je n'ai vraiment plus de pif", confiait-il pourtant il y a quinze jours.
L'ampleur de sa défaite n'en est que plus vertigineuse : M. Sarkozy a obtenu environ 20% des voix au premier tour de cette primaire, inédite à droite et dont il ne voulait pas au départ. Et suprême humiliation, il recueille plus de deux fois moins de voix que François Fillon (44%), son ancien Premier ministre qu'il traitait naguère de simple "collaborateur", et est largement distancé par Alain Juppé, dont il ne pensait faire qu'une bouchée au second tour.
Et dans son propre fief des Hauts-de-Seine, il recueille moins de 15% des suffrages.
Beau joueur dans son discours d'après-défaite, Nicolas Sarkozy a fait ses adieux à la politique, allant beaucoup plus loin que lors de sa déclaration de La Mutualité de 2012 : "Il est temps pour moi d'aborder une vie avec plus de passion privée et moins de passion publique", a-t-il lancé sans "aucune amertume" ni "tristesse" en choisissant Fillon plutôt que Juppé pour le second tour.
Depuis plusieurs jours, les sondages donnaient des résultats très serrés, mais aucun n'avait envisagé l'éviction pure et simple dès le premier tour de l'ancien chef de l'État.
L'ampleur de la victoire de M. Fillon - arrivé premier dans 87 départements - tend à démontrer que c'est la droite qui s'est détournée de l'ex-président, lui préférant son ancien Premier ministre, au programme clairement affiché "libéral" et "radical", et non de supposés électeurs de gauche qui se seraient mobilisés pour défaire l'ex-président, comme cela avait parfois été dit.
Interrogé pendant la campagne sur ce qu'il ferait s'il perdait, M. Sarkozy avait préféré botter en touche, expliquant qu'il était là "pour gagner". "Fin juin, je n'y croyais plus mais la campagne m'a fait changer d'avis", disait-il à un très proche ces dernières semaines.
En mai 2012, après avoir perdu face à François Hollande, il avait été plus prudent en disant qu'il ferait de la politique "autrement".