>>Nicaragua: au moins 27 morts dans les manifestations anti-gouvernementales
>>Au moins deux morts dans des manifestations au Nicaragua
Un manifestant affronte la police, lors d'une manifestation demandant le départ du président Daniel Ortega à Masaya, au Nicaragua, le 12 mai 2018. |
Un manifestant affronte la police, lors d'une manifestation demandant le départ du président Daniel Ortega à Masaya, au Nicaragua, le 12 mai 2018. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je regrette les incidents actuels, c’est vraiment triste que nous soyons confrontés les uns aux autres. On m’a dit qu’il y a eu un mort et plusieurs blessés, j’invite tout le monde à chercher des moyens afin de mettre fin à cette situation qui n’apporte que de la souffrance", a écrit dans un communiqué le cardinal Leopoldo Brenes, président de la Conférence épiscopale.
L’évêque auxiliaire de Managua, Silvio Baez, a exigé via les réseaux sociaux que le président Daniel Ortega "explique de manière claire ce qui vient de se passer à Masaya et montre sa volonté d’éviter le chaos".
Selon le représentant de l’Association nicaraguayenne pour la protection des droits de l’homme (ANPD), Alvaro Leiva, plus de 100 personnes ont été blessées à Masaya depuis le début des émeutes, vendredi soir 11 mai.
Le président Ortega a de son côté appelé à ce que soit mis fin à la violence à Masaya et souligné que "la paix est la voie et la seule porte de la coexistence".
"Nous souhaitons réitérer notre appel et notre engagement à mettre fin à la mort et à la destruction. Qu’il n’y ait plus d’effusion de sang entre frères et sœurs", a déclaré M. Ortega dans une allocution télévisée lue alors que se déroulaient les affrontements.
Un médecin travaillant comme volontaire à Masaya et ayant requis l’anonymat, a déclaré à l’AFP que pour le seul poste de secours où il travaillait, plus de 25 personnes ont été blessées.
Le prêtre de l’église San Miguel, Edwin Roman, a décrit à l’AFP Masaya comme "un champ de bataille". Selon lui, au milieu du chaos, des groupes criminels ont mis le feu à l’hôtel de ville, au marché artisanal et à certaines entreprises et maisons de la ville.
"Nous condamnons la répression subie par le peuple de Masaya. Nous appelons le gouvernement à ordonner à la police de ne pas continuer à tirer sur la population", a exigé le Centre nicaraguayen pour les droits de l’homme (Cenidh).
Les affrontements à Masaya ont débuté vendredi soir 12 mai et se sont poursuivis samedi dans le cadre des manifestations anti-gouvernementales qui secouent le pays depuis le 18 avril et qui ont fait 51 morts à ce jour.