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Le président de l'IAAF, Sebastian Coe, juste après son élection le 19 août à Pékin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans deux communiqués distincts, l'un de l'IAAF l'autre du président de sa commission d'éthique, la Fédération gérant le sport olympique N.1 a clairement choisi de jouer la transparence en révélant les actions engagées.
Ainsi, quatre personnes sont sous le coup d'une procédure disciplinaire, et non des moindres, révèle le communiqué de la commission d'éthique de l'instance : Gabriel Dollé, responsable de la lutte antidopage jusqu'en décembre 2014, Pape Massata Diack, un des fils de Lamine Diack, l'ancien président de l'IAAF, Valentin Balakhnichev, trésorier de l'IAAF jusqu'en décembre 2014 et ancien président de la Fédération russe, ainsi que son compatriote russe Alexei Melnikov, ancien entraîneur national de la marche.
Une autre personne est également sujette à investigation, sans que son nom soit révélé, puisque pour le moment aucune procédure disciplinaire n'est engagée formellement à son encontre.
Il pourrait s'agir selon toute vraisemblance de l'ancien président de l'IAAF lui même, Lamine Diack, en poste jusqu'en août. Le Sénégalais est en effet sous le coup d'une mise en examen par la justice française pour corruption passive et blanchiment aggravé.
Les responsables mis en cause sont soupçonnés d'avoir reçu des sommes d'argent en contrepartie de la couverture de pratiques dopantes, principalement en Russie. C'est du moins ce qu'avancent Médiapart et Lyon Capitale, qui ont eu accès à un rapport encore secret de l'Agence mondiale antidopage. À ce sujet l'AMA doit rendre publique ses conclusions lundi à Genève.
Pas de gala pour Bolt
Dans cette affaire, initiée par des reportages de la chaîne de télévision allemande ARD en décembre 2014 puis août 2015, Gabriel Dollé a également été mis en examen, tout comme le conseiller juridique de Lamine Diack, l'avocat Habib Cissé.
Les quatre personnes visées par la commission d'éthique seront conviées à s'expliquer du 16 au 18 décembre, à Londres, pour des auditions privées où ils auront l'occasion de se défendre.
Mais ce n'est pas tout. Dans le sillage des promesses faites par le nouveau président de l'IAAF, le Britannique Sebastian Coe, l'instance internationale cherche aussi à réformer en profondeur son mode de fonctionnement, en particulier ses pratiques financières.
C'est ainsi qu'"une entreprise internationale d'experts comptables indépendants" a été mandatée pour réaliser "un examen approfondi des contrôles opérationnel et financier dans l'optique d'identifier toute faiblesse, ainsi que de faire des recommandations d'amélioration afin de s'assurer que l'IAAF opère un contrôle interne de la meilleure qualité".
Dans ces conditions, et de manière assez logique, la fédération internationale a également annoncé l'annulation de son traditionnel gala de fin de saison, initialement prévu le 28 novembre à Monaco. Usain Bolt, notamment, était fortement pressenti pour y recevoir le prix d'athlète masculin de l'année.
"Étant donné les nuages qui assombrissent notre association, ce n'est clairement pas le moment pour la famille de l'athlétisme de célébrer notre sport", a souligné Sebastian Coe.
Les prix seront donc remis aux vainqueurs, mais plus tard, dans d'autres circonstances : la fête est clairement finie pour de nombreux responsables.
AFP/VNA/CVN