Le tombeau antique de Hàng Gon a été découvert en 1927. Des archéologues vietnamiens comme étrangers ont cherché à percer les secrets, conservé depuis un millier d'années, d'un tombeau exceptionnel.
En 1927, lors de son exploration géologique pour la construction d'une nouvelle route reliant Long Khanh (Dông Nai) à Bà Ria (Vung Tàu), J. Bouchot, un ingénieur d'origine française, découvre un grand bloc de pierre à côté d'un arbre séculaire. Fasciné, J. Bouchot fouille le site pour finalement découvrir qu'il s'agit d'un tombeau composé de 6 gigantesques blocs de pierre carrés parfaitement joints, et entourés de piliers de pierre.
Selon les archéologues, le tombeau de Hàng Gon est un dolmen asiatique, et d'ailleurs il remonte à l'Âge du bronze. Sa spécificité réside dans les piliers de blocs gigantesques de pierre et de blocs de grès taillés autour du tombeau. Comment les artisans faisaient pour transporter et tailler ces blocs de 30 à 40 tonnes chacun ? Il est important de noter que même le complexe architectural d'Angkor ne possède pas un tel appareillage...
Avec la découverte miracle de ce tombeau, peu après, un temple a été construit à proximité, la population locale ayant décidé de retenir le 13 juillet comme jour de fête religieuse annuelle de ces vestiges.
Pham Quang Son, professeur en archéologie de l'antenne du Sud de l'Académie des sciences sociales, partage l'idée qu'il "s'agirait du tombeau d'un chef d'une grande tribu, puissant autant militairement que financièrement", ce qui expliquerait "une telle mobilisation humaine et matérielle" pour bâtir l'ouvrage.
En 1986, dans la commune de Nghia Giao, Long Khanh, à 4 km du tombeau, des armes en cuivre ont été découvertes, un fait venant renforcer l'hypothèse avancée ci-dessus. Selon des archéologues, ces armes ont un lien avec 2 cors en cuivre trouvés à côté du tombeau de Hàng Gon, en raison de plusieurs points communs. Des cors qui, selon les usages d'alors, étaient un des attributs du chef de clan. Il est probable que la commune de Nghia Giao était le site de fabrication des armes de ce clan.
Les scientifiques ont creusé 24 fossés autour du tombeau et découvert plusieurs traces archéologiques. Il s'agit d'abord d'une large cour dans laquelle ont été taillés les fameux blocs de pierre. Un nombre important d'objets en céramique a également été trouvé, d'une facture soignée démontrant les compétences des artisans d'alors.
Pour le moment, le tombeau de Hàng Gon est un vestige national et il figure dans les 10 vestiges les plus importants du Nam Bô. On l'admire, mais on ne peut pour le moment en percer les mystères qui l'entourent, comme on n'a jamais réussi à percer ceux des pyramides d'Égypte.
Phuong Nga/CVN