>>Des violons «rescapés» de la Shoah reprennent vie le temps d’un concert
>>Venise redécouvre le palais oublié de Napoléon et Sissi
Vue aérienne du château de La Mothe-Chandeniers aux Trois-Moutiers dans la Vienne, le 3 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour 51 euros, et via un simple clic sur internet, chacun peut devenir propriétaire d'une petite partie de ce château de conte de fées, joyau du patrimoine français sis aux Trois-Moutiers, dans la Vienne, et détenu aujourd'hui par un octogénaire.
Spécialisés dans le sauvetage de vieilles pierres, le site de financement participatif Dartagnans.fr et l'association Adopte un château ont lancé, fin octobre, une opération originale : le rachat collectif, via internet, et de gré à gré, de ces flamboyantes ruines, pour la somme de 500.000 euros.
Le principe est simple : pour chaque don de 50 euros, un investissement supplémentaire de 1 euro symbolique donne droit à une part du château, 100 + 2 euros à deux parts, et ainsi de suite. Une contribution inférieure à 51 euros ne donne toutefois droit qu'au statut de "donateur", mais épargne au bienfaiteur les soucis à venir des futurs propriétaires.
Il s'agit de mobiliser au moins 10.000 contributeurs pour sauver le château non classé et ne bénéficiant donc d'aucune protection de l'État.
"Le risque était trop grand de voir La Mothe-Chandenier rachetée puis rasée par un promoteur", écrit Dartagnans sur son site.
Le 2 novembre, 53 jours avant Noël - date de clôture de la collecte en ligne - le compteur de ce site recensait près de 4.000 contributeurs ayant déjà versé leur écot, et fait grimper la cagnotte à plus de 300.000 euros.
Romain Deleaume, président et co-fondateur de Dartagnans, se dit très confiant de pouvoir collecter dans les délais la totalité de la somme, "et même au-delà". D'autant que cette fois-ci, plus besoin de passer par la case enchères, et "donc plus de compétiteur face à nous", explique-t-il.
En septembre dernier, Adopte un château et Dartagnans avaient noué un premier partenariat pour tenter le rachat collectif d'un autre monument en péril, le château de Paluel en Dordogne, mais sans succès. Leur demi-million rassemblé n'avait pas fait le poids face à une surenchère de 850.000 euros.