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La mortalité parmi les enfants blancs aux États-Unis dans les 30 jours suivant leur opération était de 0,02% contre 0,07% chez les enfants noirs, selon une étude parue le 20 juillet dans le journal de l'Académie américaine de pédiatrie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'analyse, réalisée par des chercheurs du Nationwide Children's Hospital dans l'Ohio et publiée lundi 20 juillet par le journal de l'association américaine de pédiatrie, s'est uniquement intéressée aux enfants en relativement bonne santé au moment de l'opération, c'est-à-dire sans affection chronique ou autre facteur de risque, car il est avéré que les personnes noires, aux États-Unis, ont globalement plus de "comorbidités" que les personnes blanches, ce qui augmente le risque général de mortalité.
Ici, les chercheurs ont voulu vérifier si, même chez les patients sains, leur état post-opératoire différait. La réponse, chez 172.549 patients entre 2012 et 2017, est oui.
Très peu d'enfants sont certes morts dans les 30 jours suivant leur opération, selon des données émanant de 186 hôpitaux : 23 blancs et 13 noirs. Mais en proportion, la mortalité était de 0,02% chez les enfants blancs, et 3,5 fois supérieur chez les enfants noirs : 0,07%.
Les chercheurs ont aussi constaté que les enfants noirs subissaient plus souvent des complications post-opératoires (13,8% des enfants blancs, et 16,9% des enfants noirs) ainsi que des événements indésirables graves comme un arrêt cardiaque ou une nouvelle opération.
La question à laquelle l'étude ne répond pas est : pourquoi?
Les auteurs énumèrent une liste de causes potentielles, à la fois médicales, sociales et économiques, car les disparités raciales pour la santé sont étudiées depuis des décennies aux États-Unis, où la couleur de la peau (que les Américains appellent "race") fait partie de toute statistique et est encore liée de près au statut socio-économique : propension supérieure des Afro-Américains à développer des complications ; problèmes de communication avec le corps médical ; racisme conscient ou inconscient des médecins ; pauvreté et accès limité aux soins.
Sans doute aussi les enfants noirs se font-ils soigner dans des hôpitaux de moins bonne qualité : ceux qui sont dans les quartiers où ils vivent. Et peut-être que les médecins sont moins disposés à reconnaître un problème médical chez des patients noirs que blancs, comme d'autres études l'ont montré, notamment pour la reconnaissance de la douleur.
Comme souvent dans ce type de grandes analyses a posteriori, les auteurs ne concluent pas sur un lien de cause à effet, mais ils sont certains que le problème a de multiples causes.
"Ces résultats pourraient alimenter les conversations pré-opératoires sur les risques, et aider les auteurs d'études futures à élucider les mécanismes sous-jacents des différences raciales dans les résultats post-opératoires des enfants", concluent-ils.
AFP/VNA/CVN