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Donald Trump lors de sa première apparition avec un masque en public, le 11 juillet à l'hôpital Walter Reed de Bethesda, en banlieue de Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Beaucoup de gens disent qu'il est patriotique de porter un masque quand il est impossible d'exercer la distanciation sociale. Et personne n'est aussi patriote que moi, votre président préféré", a écrit le président Donald Trump dans un tweet illustré par une photo de lui-même portant un masque.
Le président américain a longtemps affiché une position ambiguë sur cette question sensible, et n'est apparu en public avec un masque pour la première fois que le 11 juillet, plusieurs mois après le début de la pandémie qui a fait plus de 140.000 morts aux États-Unis.
Cette attitude a contribué à politiser le débat dans un pays où la décision d'imposer ou non son port dépend de chaque État, voire de chaque comté ou commune.
Dimanche 19 juillet encore, au nom de la "liberté" individuelle, Donald Trump a refusé de rendre le masque obligatoire au niveau national.
S'il ne s'agit pas encore d'un appel franc et direct à porter cette protection, son tweet de lundi est son plaidoyer le plus fort à ce jour dans cette direction.
"Unis"
"Nous sommes unis dans notre effort pour vaincre l'invisible virus chinois", a-t-il ajouté dans une tentative de se montrer rassembleur - en utilisant au passage la formule qu'il affectionne pour imputer à la Chine la responsabilité de la maladie.
Cette évolution intervient alors que Donald Trump, longtemps pressé de tourner la page, semble vouloir réinvestir le terrain de la crise sanitaire à un peu plus de trois mois de l'élection présidentielle, alors qu'il est en difficulté face à son adversaire démocrate Joe Biden, jugé plus apte dans les sondages à gérer la pandémie.
Le président a en effet aussi annoncé lundi 20 juillet qu'il allait reprendre dès mardi ses conférences de presse régulières sur le coronavirus, comme celles qu'il tenait quasi-quotidiennement au printemps, lorsque le nombre de morts quotidiens était au plus haut aux États-Unis. Une manière d'admettre que la situation empire à nouveau.
Le nombre de nouveaux cas quotidiens de contamination a explosé ces dernières semaines et les décès sont aussi repartis à la hausse.
Le nombre de malades du COVID-19 hospitalisés à Los Angeles a atteint un nouveau record ce week-end, les autorités sanitaires de la mégalopole californienne s'inquiétant particulièrement du taux d'infection élevé des jeunes adultes.
Et en Floride, autre foyer de l'épidémie, il ne restait plus lundi que 18% des lits disponibles dans les services de soins intensifs.
"Audiences record"
Le président Donald Trump s'exprime depuis la salle de presse de la Maison Blanche, le 20 avril. |
Rendez-vous donc mardi 21 juillet à 17h00 (21h00 GMT) pour une reprise des conférences de presse présidentielles.
"Je les faisais et nous avions beaucoup de personnes qui regardaient, des audiences record dans l'histoire de la télévision câblée", a déclaré l'ex-star de téléréalité depuis la Maison Blanche, en ajoutant qu'il s'agissait d'un "très bon moyen d'informer les gens".
Lancées en mars pour permettre à la cellule de crise de communiquer quotidiennement sur l'évolution de l'épidémie, ces conférences de presse, longues et souvent confuses, avaient valu au président des commentaires parfois moqueurs, comme lorsqu'il avait évoqué la possibilité d'injecter du désinfectant dans le corps humain pour lutter contre le coronavirus.
Il s'en était alors pris aux "médias malhonnêtes" qui "ne font que poser des questions hostiles et refusent de relater la vérité ou les faits de manière exacte".
Plus largement, le président-candidat s'était vu reprocher de récupérer à son profit ces "briefings" pour en faire une tribune personnelle.
Son rival démocrate Joe Biden était à l'époque quasiment réduit au silence dans son domicile, où il était confiné. Mais depuis, l'ancien vice-président de Barack Obama s'est timidement déconfiné et, même s'il limite ses déplacements, il ne cesse de creuser son avance dans les sondages.
Grâce au retour des conférences de presse, Donald Trump a promis d'apporter aux Américains des bonnes nouvelles concernant le développement d'un vaccin et d'un traitement contre le COVID-19.
Sera-t-il accompagné d'Anthony Fauci, l'immunologue qui avait eu, à plusieurs reprises, la lourde tâche de corriger les informations trompeuses du président, devant lui, tout en ménageant sa susceptibilité? Sa présence ou son absence dira si l'expert a oui ou non conservé son rang après avoir été jugé trop "alarmiste" par le milliardaire républicain ces derniers jours.