La Tunisie accueille son premier vol de touristes depuis plus de trois mois

"On ne peut pas sauver toute la saison mais on va tout essayer pour en sauver une partie" : le ministre tunisien du Tourisme a accueilli ce weekend les touristes d'un premier vol charter après un arrêt de trois mois dû au nouveau coronavirus.

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Une touriste européenne se baigne dans une plage de l’île tunisienne de Djerba le 18 juillet, au lendemain de l’arrivée des premiers vols charters vers le pays depuis l’éclatement de la crise du nouveau coronavirus.
Photo : AFP/VNA/CVN

Arrivés sur l'île de Djerba à bord d'un vol affrété par le tour opérateur luxembourgeois Luxair, les 155 touristes français, allemands et luxembourgeois étaient attendus à leur descente d'avion par une hôtesse leur souhaitant un bon séjour avec des bouquets de jasmin. La Tunisie a pris avec succès des mesures drastiques pour circonscrire la pandémie, qui a fait 50 morts parmi 1.374 personnes contaminées dans le pays.

La quarantaine obligatoire de 14 jours a été levée à la mi-juin, et les frontières ont rouvert le 27 juin. Les voyageurs venant de France, d'Allemagne et du Luxembourg ne sont soumis à aucune restriction, comme tous les pays classés vert par les autorités tunisiennes. À leur descente d'avion, les voyageurs portaient des masques sanitaires et ont été soumis à une prise de température par caméra thermique à l'aéroport.

"Vous avez mieux géré la crise sanitaire que nous", affirme Patrick, un Français d'une soixantaine d'années arrivé avec son fils pour un séjour de dix jours au soleil. Il dit avoir choisi la Tunisie après avoir suivi à la télévision l'évolution de la situation sanitaire dans le pays. Djerba, "l'île des rêves", est l'une des principales destinations touristiques en Tunisie. Elle attire essentiellement des touristes français, allemands et britanniques.

La Tunisie a été frappée de plein fouet par les retombées économiques et sociales de la fermeture des frontières en raison de la pandémie. Les autorités espèrent pour début 2021 une relance du secteur touristique, qui représente 8 à 14% du PIB, emploie environ un demi-million de personnes et est le plus affecté par la crise sanitaire. Les revenues du tourisme ont diminué d'environ 50% entre le 1er janvier et le 10 juillet par rapport à la même période de l'an dernier, selon des statistiques officielles.

"Faire attention"

Le plus important "c'est que les gens qui travaillent dans le tourisme reprennent confiance et y croient de nouveau", estime le ministre tunisien du Tourisme, Mohamed Ali Toumi. Et "je crois que c'est gagné avec l'arrivée de cet avion et d'autres prochainement", dit-il. Les autorités comptent sur le maintien de strictes mesures sanitaires pour rassurer les touristes et le secteur.

Des touristes européens bronzent dans un hôtel de l’île tunisienne de Djerba le 18 juillet, au lendemain de l’arrivée des premiers vols charters vers le pays depuis l’éclatement de la crise du nouveau coronavirus.

"Les mesures sanitaires commencent dès l'entrée à l'hôtel" et avec "le respect des procédures de distanciation", explique Atef Denguir, directeur d'un hôtel à Djerba. À leur arrivée à l'hôtel, les touristes se nettoient les mains avec du gel hydroalcoolique et sont soumis à une nouvelle prise de température, alors que le personnel de l'établissement pulvérise du désinfectant sur les bagages.

"On s'est décidé il y a 8 jours (...) La décision a été vite prise" car on connaît la Tunisie, explique Emmanuel Lambert, un touriste français venu avec sa famille. En rouvrant ses frontières, la Tunisie a décidé de réduire de moitié la capacité d'accueil de ses hôtels pour respecter les consignes anticoronavirus. "Nous sommes déterminés à appliquer de manière stricte le protocole sanitaire", a assuré le ministre du Tourisme, qui a échangé avec des voyageurs.

Responsable destination chez Luxair, Marc Zafra se réjouit du fait que son agence ait "réussi finalement à faire partir le premier charter en dehors de l'Union européenne vers la Tunisie" grâce notamment au feu vert de l’UE. Et pour que ça puisse continuer, certains comme M. Lambert estiment qu'"il suffit de faire attention". "J'ai intégré qu'il fallait vivre avec le COVID ! Parce que de toute façon j'estime que je peux autant le choper en Champagne-Ardenne, dans la Marne, que le choper ici", dit-il.


AFP/VNA/CVN

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