Après les séismes, le Nord du Chili tente de reprendre une vie normale

Plusieurs milliers de personnes évacuées le 2 avril dans le Nord du Chili après un nouveau séisme tentaient de reprendre une vie normale le 3 avril malgré les pénuries, les pannes et la crainte de nouvelles répliques.

Des tentes installées dans un champ près de la ville d'Iquique après le tremblement de terre qui a secoué le Nord du Chili, le 3 avril.

"Nous n'avons pas d'électricité dans certaines zones, et pas d'eau depuis deux jours. Je ne sais pas si cela va être rétabli mais c'est compliqué pour l'instant, les commerces n'ouvrent pas et nous n'avons pas de quoi nous approvisionner", confiait  Mirna Mela, habitante d'Iquique.

Cette ville côtière d'environ 180.000 habitants a été fortement touchée le 2 avril par un nouveau séisme d'une magnitude de 7,8, revue ensuite à la baisse à 7,6. La secousse est survenue 24 heures après un premier tremblement de terre de 8,2 qui a officiellement fait six morts et provoqué l'évacuation de près d'un million de personnes le 1er avril.

La puissante réplique s'est produite à 23h43 (02h43 GMT) à 45 km au sud-ouest d'Iquique, donnant encore lieu à des milliers d'évacuations et à une alerte au tsunami qui a toutefois été rapidement levée. D'autres alertes au tsunami ont également été déclenchées puis levées dans le Sud du Pérou voisin et au Japon, de l'autre côté du Pacifique.

Ricardo Toro, directeur du Bureau national des urgences (Onemi) chilien, a indiqué que quelques grosses vagues avaient atteint la côte, mais pour le moment les autorités chiliennes n'ont signalé ni victimes ni dégâts à la suite de ce nouveau tremblement de terre.

Dix répliques par heure

Toutefois, la terre continuait de trembler le 3 avril dans le Nord, avec des secousses de moindre puissance. "En ce moment, nous enregistrons plus de 10 répliques par heure", a déclaré Sergio Barrientos, le directeur du Centre sismologique national.

Une maison effondrée après le tremblement de terre à Iquique, dans le Nord du Chili, le 2 avril.

La présidente chilienne, Michelle Bachelet, qui s'était rendue le 2 avril à Arica (2.100 km au nord de Santiago) pour évaluer les dégâts, a dû être évacuée sur les hauteurs de la ville au moment de la réplique. Elle doit regagner Santiago le 3 avril après une intervention radiophonique.

Les populations des localités côtières ont été évacuées une deuxième fois le 2 avril, notamment à Arica, Iquique et Antofagasta à plus de 1.800 km au nord de Santiago.

À Pozo Almonte, localité minière proche d'Iquique, une partie de la population a été hébergée sous une trentaine de tentes installées sur un terrain de football.

Dans cette petite ville située à 1.500 mètres d'altitude, les habitants ont allumé de petits feux la nuit pour mieux résister au froid et à la forte humidité provoquée par le "camanchaca", une brume venue de la mer.

"Nous n'avons pas de quoi tenir jusqu'au 4 avril, on risque d'avoir des problèmes d'approvisionnement", confiait dans la nuit à Carlos Cardenas, qui se demandait s'il allait pouvoir nourrir sa famille réfugiée sous une tente.

Ailleurs, une grande partie des personnes évacuées ont été transférées vers des casernes.

Les supermarchés pris d'assaut

Mme Bachelet a fixé comme priorité le rétablissement des services fondamentaux, comme l'eau potable, l'électricité et l'ouverture de magasins d'alimentation, mais la réplique de mercredi soir 2 avril a compliqué la situation.

À Iquique, dont de nombreuses voies d'accès ont été endommagées, les habitants dénonçaient le 3 avril une inflation incontrôlée des prix de certains produits de base, dont le pain et l'eau.

Devant les rares supermarchés et distributeurs de billets ouverts, plusieurs centaines de personnes formaient de longues files d'attente, alors que dans les stations-service, l'achat d'essence a été rationné à 20 dollars par personne.

Les pannes de ces services et la crainte de répliques avaient poussé les habitants d'Arica (Nord) a faire des stocks de piles électriques, de lampes, de bougies ou de denrées alimentaires le 2 avril.

Si le bilan précis des dégâts des premières secousses n'a pas encore été établi, l'Onemi a évoqué le chiffre de 2.500 logements endommagés à Alto Hospicio, modeste bourgade proche d'Iquique aux habitations plus fragiles. À Iquique, on pouvait voir des toits éventrés, des vitrines brisées et des rayonnages renversés dans les commerces, mais aucun immeuble effondré.

AFP/VNA/CVN

 

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