>>Nouvelles manifestations contre la France dans le monde arabo-musulman
>>Après le choc de l'attentat de Nice, le profil de l'agresseur se précise
Des fleurs et des bougies déposées sur les marches de l'église de Notre-Dame de Nice, le 30 octobre. |
"Je pense qu’il faut rester fort, il ne faut pas avoir peur, il faut qu’on s’affirme en tant que chrétiens et ne pas laisser passer ce genre de choses. Se cacher n’est pas la solution", confie Hubert Sirvent, un Niçois qui ira à la messe.
Le déploiement des forces de sécurité a été renforcé dans toute la France, placée en vigilance maximale attentats, notamment autour des églises.
Encourageant les fidèles à se rendre aux messes, le maire de Nice Christian Estrosi assistera à une cérémonie de recueillement dimanche soir 1er novembre dans la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption.
C'est dans cette église du centre-ville qu'a eu lieu l'attentat qualifié de "terroriste islamiste" par le président français Emmanuel Macron et condamné par la communauté internationale.
L'assaillant présumé, un Tunisien de 21 ans, qui venait d'arriver en France, a été arrêté et blessé par balle par les policiers municipaux qu'il avait menaçés en criant +Allah Akbar+ (Dieu est le plus grand).
Ses victimes étaient des fidèles, Vincent Loques, le sacristain, Nadine Devillers, 60 ans et Simone Barreto Silva, un Brésilienne de 44 ans résidant en France.
Catholique pratiquante, Manuella Fournier médecin chef de service au CHU de Nice, a prévu d'aller à la messe dimanche 1er novembre en mémoire de ses parents.
La Toussaint, parmi les principales fêtes catholiques, célèbre chaque 1er novembre les saints connus ou inconnus. Le lendemain, les prières s'adressent aux défunts à qui l'on rend visite au cimetière.
"Rester debout"
La photo d'une des victimes de l'attaque au couteau à l'église de Notre-Dame de Nice, le 30 octobre. |
Cette année, Manuella Fournier aura des "prières spéciales" pour "les trois martyrs" décédés jeudi 29 octobre dans sa paroisse.
"Samedi dernier j’étais à la messe et le sacristain était là, comme chaque fois", se souvient cette médecin, les yeux encore rougis par les larmes.
Malgré la propagation du COVID-19 qui a conduit au reconfinement des Français, les cultes ont obtenu auprès des pouvoirs publics une dérogation jusqu'à lundi 2 novembre inclus après quoi les messes avec public seront suspendues pendant un mois.
Après la décapitation mi-octobre d'un professeur de collège de la région parisienne qui avait montré ces dessins à ses élèves lors d'un cours sur la liberté d'expression, Emmanuel Macron avait souligné que la France ne "renoncerait pas aux caricatures", suscitant des manifestations et des appels au boycott des produits français dans certains pays musulmans.
Samedi 31 octobre, le chef de l'État a tenté dans un entretien à la chaîne qatarie Al-Jazeera d'apaiser la situation en disant comprendre que des musulmans puissent être "choqués" par ces caricatures, mais qu'elles ne justifiaient pas la violence.
Le Premier ministre Jean Castex a de son côté souligné "l'entière détermination du gouvernement pour permettre à tous et à chacun de pratiquer son culte en toute sécurité et en toute liberté" après qu'un prêtre orthodoxe a été blessé samedi 31 octobre par balles devant son église, pour des raisons encore inconnues.
À Nice, l'enquête se poursuit pour déterminer notamment si l'assaillant, Brahim Issaoui, a bénéficié de complicités. Quatre hommes soupçonnés de l'avoir côtoyé ont été placés en garde à vue. Le dernier un ressortissant tunisien de 29 ans a été interpellé samedi 31 octobre à Grasse (Alpes-Maritimes).
AFP/VNA/CVN