>> First Republic : les régulateurs américains ont sollicité plusieurs banques
>> First Republic Bank saisie par les autorités américaines et rachetée par JPMorgan
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Une agence de la banque First Republic à Beverly Hills, en Californie, le 1er mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La banque régionale PacWest, suspendue de cotation plusieurs fois pour volatilité, a plongé de 28% tandis que Western Alliance a chuté de 15%.
Zions a fini en baisse de 11%, KeyCorp et East West de 9%.
Les grandes banques n'étaient pas immunisées, JPMorgan Chase perdant 1,6%, Bank of America 3%, Citigroup 2,7% et Wells Fargo 3,8%.
"Il est évident que les inquiétudes renaissent même après l'opération de reprise de First Republic, cela empire", juge Karl Haeling de la banque LBBW.
"Le marché est en train de nous dire qu'il est à la chasse d'autres banques", prévient-il, interrogé par l'AFP.
Les autorités américaines ont pris lundi 1er mai le contrôle de First Republic et en ont revendu aussitôt la grande majorité à JPMorgan Chase, actant ainsi la troisième faillite d'une banque en quelques semaines, après Silicon Valley Bank et Signature Bank mi-mars.
Cette opération "va aider à stabiliser le système", a répété plusieurs fois Jamie Dimon, le patron de JPMorgan, lundi 1er mai.
D'autant que les résultats financiers publiés depuis mi-avril par plusieurs banques régionales ont montré qu'après un réel mouvement de panique mi-mars, la fuite des dépôts s'était stabilisée.
Mais les banques les plus affectées en Bourse mardi 2 mai sont celles dont les dépôts ont le plus fondu et sont en conséquence "les plus vulnérables", souligne Ryan Nash, analyste chez Goldman Sachs, lors d'un point presse sur l'état du secteur bancaire mardi 2 mai.
"Pendant la crise financière (de 2007-2009), quand la situation d'une banque était résolue (par une faillite ou un rachat, Ndlr), le marché avait tendance à aller chercher le prochain maillon faible", rappelle-t-il. "C'est ce qui se passe actuellement".
"Change la donne"
Par ailleurs, le fait que les autorités n'aient pas invoqué d'exception de risque systémique pour protéger tous les dépôts quand elles ont pris le contrôle de First Republic, comme elles l'avaient fait pour SVB et Signature, "montre que les régulateurs sont prêts à laisser une banque faire faillite ou être rachetée par une banque plus grosse", analyse-t-il.
Or les gros titres sur des phénomènes pouvant peser sur la croissance économique se multiplient, qu'il s'agisse du débat sur le plafond de la dette --qui pourrait être atteint début juin si démocrates et républicains ne parviennent pas à un accord--, de la banque centrale américaine (Fed), qui continue à remonter ses taux pour lutter contre l'inflation, ou des difficultés du secteur de l'immobilier commercial, financé en grande majorité par les petites et moyennes banques.
Dans ces conditions, "le marché se dit que le secteur pourrait avoir à se consolider sur le long terme" et que les autorités ne s'y opposeraient pas, ce qui n'est pas de bon augure pour les banques régionales, avance Ryan Nash.
"La Fed doit considérer" les difficultés des banques régionales en Bourse "comme un événement qui change la donne", affirme pour sa part Karl Haeling de LBBW.
La banque centrale semblait considérer jusqu'à présent que les banques qui ont fait faillite étaient des "exemples isolés de mauvaise gestion", avance-t-il.
"Mais cela va au-delà" et la Fed "ne peut pas continuer à être stricte dans sa communication" mercredi 3 mai lorsqu'elle annoncera sa décision monétaire et la suite qu'elle compte y donner, estime-t-il.
Pour Alexander Yokum du cabinet CFRA, les trois récentes faillites ont aussi un coût direct pour le secteur bancaire, qui finance par ses cotisations le fonds d'assurance-dépôts géré par l'agence FDIC.
Cette dernière estime que les défaillances de SVB, First Republic et Signature devraient revenir à environ 35,5 milliards d'USD.
Renflouer le fonds devrait affecter les bénéfices du secteur bancaire à hauteur de 14% sur un an, avance Alexander Yokum.
AFP/VNA/CVN