L'Allemagne en train à petit prix, pari pour le climat et le pouvoir d'achat

Voyager en Allemagne pour 49 euros par mois : un nouveau ticket de transport valable à partir de lundi 1er mai promet aux usagers une "révolution". Mais le coût et l'efficacité du dispositif interrogent.

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À la gare centrale de Berlin, le 8 octobre 2022.
Photo : AFP/VNA/CVN

Avec cette initiative, l'Allemagne veut à la fois soutenir la population face à l'inflation, tout en favorisant l'usage des transports moins polluants.

Le "Deutschlandticket" offre un accès illimité aux bus, métros, trains locaux et régionaux - les trains à grande vitesse étant exclus.

Avant de conclure qu'il s'agit de "la plus importante réforme des transports de l'histoire", selon les mots du ministre des Transports Volker Wissing, ou d'une "révolution ferroviaire", selon une élue écologiste, l'abonnement à 49 euros doit faire ses preuves.

L'association allemande des gestionnaires de transports publics (VDV) table sur au moins 16 millions de futurs abonnés, dans un pays de 84 millions d'habitants. Environ 750.000 tickets ont déjà été vendus, sans compter les usagers qui ont converti leur abonnement régulier en "Deutschlandticket".

Un accord de financement a été trouvé entre les régions et l'État qui verseront chacun 1,5 milliard d'euros par an, pour éviter de creuser davantage le déficit de la Deutsche Bahn, l'opérateur ferroviaire national, estimé à 30 milliards d'euros.

Des dépenses critiquées par l'opposition. L'argent aurait dû selon elle être utilisé "pour améliorer et rénover les infrastructures ferroviaires", a déploré le député chrétien-démocrate Michael Donth.

Le réseau est vieillissant, avec un besoin d'investissement à hauteur de 8,6 milliards d'euros par an sur une décennie.

De la voiture au train ? 

Des rames de métro dans un dépôt à Munich, le 2 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Trains bondés, retards, problèmes techniques... seulement 65,2% des trains longue distance sont arrivés à l'heure en 2022, une baisse de 10 points sur un an.

Ces difficultés étaient apparues au grand jour lorsqu'un premier ticket de transport à prix cassé avait été mis en place l'été dernier. Pour 9 euros par mois, les Allemands avaient pu emprunter tous les transports régionaux.

Le succès avait été immense avec 52 millions d'abonnements vendus mais les opérateurs ferroviaires avaient eu du mal à gérer l'engouement.

"Pour résoudre ces problèmes, ce n'est sûrement pas une solution de baisser le prix des abonnements", estime Christian Böttger, chercheur pour l'Université technique de Berlin.

Le ministre des Transports n'a pas exclu une hausse du prix du billet dans l'avenir, pour rendre la formule plus viable économiquement.

D'autant que le report espéré du trafic automobile sur les transports publics n'est pas garanti.

Nombre d'usagers, habitant "loin des centres-villes", ne disposent "pas d'infrastructures ferroviaires suffisantes qui pourraient remplacer l'automobile", selon l'expert.

AFP/VNA/CVN

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