Apprendre l’anglais sur le terrain, un moyen idéal

À Hanoi, les jeunes apprenant l’anglais ont trouvé une nouvelle façon de parfaire leur apprentissage au contact d’étrangers anglophones. La technique est de plus en plus à la mode aux abords du lac Hoàn Kiêm, leur espace favori.

Aux abords du lac Hoàn Kiêm, ce groupe d’étudiants a approché un couple d’anglophones pour s’entraîner.

Fini les longues séances de cours avec une méthodologie lassante, fini les longues heures à s’éterniser devant des enregistrements et autres compilations audiovisuelles afin d’apprendre l’anglais.

Désormais d’autres moyens s’avèrent plus efficaces. Celui utilisé à Hanoi par des jeunes apprenants en anglais en est un. À mi-chemin entre la théorie apprise en classe et la pratique sur le terrain, ils en ont fait un exercice indispensable. Loin de leurs auditoires habituels, ils s’entraînent au contact d’interlocuteurs anglophones natifs. Une technique différente de la traditionnelle dont les méthodes sont souvent difficiles à assimiler.

Par petit groupe de deux à cinq, ils abordent des étrangers afin d’affiner leur maîtrise de la langue de Shakespeare. La technique est simple : aborder un étranger, anglophone de surcroît en posant le plus de questions possibles, histoire de prolonger la conversation et voilà, le tour est joué. Généralement, les échanges concernent des sujets variés, du plus anodin au plus important, le tout dans une ambiance décontractée. Parmi les plus régulièrement abordés : état civil, séjour au Vietnam, climat, cuisine et plats vietnamiens, sites touristiques visités, etc.

L’objectif principal est de s’exercer à la compréhension ainsi qu’à l’expression. Et la technique réussit plutôt bien, dépassant parfois les attentes et ouvrant la voie à des amitiés entre interlocuteurs.

Méthode pratique et efficace

Unanimement, tous ceux qui s’y exercent jugent la méthode très efficace et pratique. Parmi eux, Lê Nguyên, étudiant en langues et études internationales à l’Université nationale du Vietnam. Il en a fait son exercice linguistique favori. «Un des meilleurs qui puisse exister», estime-t-il. Tous les week-ends en compagnie de ses camarades, il sillonne sans cesse les abords du lac Hoàn Kiêm (lac de l’Épée restituée) en quête d’anglophones afin de s’entraîner.

Au-delà de l’échange, des amitiés se créent entre interlocuteurs.

Selon lui, la méthodologie est excellente car elle permet un contact direct avec des interlocuteurs anglophones facilitant par la suite un réel échange. «La méthode permet de bien s’exercer. En plus, on est directement au contact d’une personne s’exprimant correctement en anglais», soutient-il.

Comme lui, plusieurs autres jeunes n’hésitent pas à faire pareil affirmant mieux apprendre de cette manière. «C’est une excellente méthode, d’autant que nous sommes en face de vrais anglophones ayant l’anglais comme langue maternelle», avance de son côté Bùi Thao, une étudiante fréquentant régulièrement le lac Hoàn Kiêm.

Pour leur part, les interlocuteurs anglophones participent volontiers à l’exercice répondant gentiment aux questions, corrigeant aussi des fautes des apprenants dont le niveau débutant affiche des limites. L’occasion faisant le larron, ils en profitent pour se nouer d’amitié avec les jeunes vietnamiens. Ce qui pourrait par la suite favoriser leur intégration.

«C’est un plaisir de parler avec eux. Tout le monde profite des échanges. Si je les aide à améliorer leur maîtrise de l’anglais, à leur tour, ils m’aideront à apprendre quelques notions de vietnamien», explique Andrei, un Britannique de 25 ans également sollicité.

Dans la continuité…

Au départ, simple occasion de s’exercer à la pratique de l’anglais sur le terrain, la méthode est devenue un exercice incontournable, à tel point qu’il est conseillé par les enseignants.

Trang Huy enseigne l’anglais à un groupe de jeunes au centre de Hanoi. Selon lui, elle complète les leçons en classe en tant que pratique sur le terrain. «C’est la meilleure façon pour eux de parler une langue qu’ils apprennent. Un peu comme un stage linguistique. Je les encourage d’autant qu’il leur sera bénéfique», dit-il.

Entre-temps, la méthode se répand comme une traînée de poudre. Au fil des semaines, les petits groupes se multiplient, ce qui témoigne de l’intérêt des apprenants. Le lac Hoàn Kiêm quant à lui se transforme davantage en un terrain d’expérimentation linguistique.

Et visiblement, la belle astuce ingénieusement trouvée ravit tout le monde.

Texte et photos : Freddy Mulumba/CVN

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