Par un temps ensoleillé et très doux pour la saison, le pape, assis dans un fauteuil sur la loggia de la basilique Saint-Pierre, a prononcé le traditionnel message de Noël "urbi et orbi" ("à la ville et au monde") devant des dizaines de milliers de fidèles de nombreux pays qui l'acclamaient en criant "vive le pape" et "Benedetto" ("Benoît en italien").
"Puisse le Seigneur secourir l'humanité blessée par de nombreux conflits qui, aujourd'hui encore, ensanglantent la planète", a-t-il dit.
Le pape a "invoqué l'aide divine pour les populations de la Corne de l'Afrique qui souffrent de la famine, souvent aggravée par une situation persistante d'insécurité".
"Que la communauté internationale ne prive pas de son aide les nombreux réfugiés provenant de cette région, durement éprouvés dans leur dignité", a-t-il dit, renouvelant son appel pour cette crise souvent oubliée.
Benoît XVI a souhaité la "stabilité politique aux pays africains de la région des Grands Lacs", faisant allusion à la situation tendue en République démocratique du Congo après les élections. Il a appelé à l'aide divine pour "la sauvegarde des droits de tous les citoyens" au Sud Soudan.
Le pape a demandé aussi la "fin des violences" en Syrie. "Puisse le Seigneur faire cesser les violences en Syrie, où beaucoup de sang a déjà été versé", a-t-il dit.
"Lui, qui est le prince de la paix, qu'il donne paix et stabilité à la terre qu'il a choisie pour venir dans le monde, encourageant la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens", a-t-il dit.
Il a demandé que Dieu "donne une vigueur renouvelée, pour l'édification du bien commun, à toutes les composantes de la société dans les pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient" en pleins bouleversements démocratiques, accompagnés de violences.
À Bethléem, Mgr Fouad Twal, 71 ans, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte, a célébré la messe de minuit en l'église Sainte-Catherine, à côté de la basilique de la Nativité, en présence du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et de milliers de fidèles.
"Nous voulons la paix, la stabilité et la sécurité pour tout le Moyen-Orient", a proclamé le patriarche latin de Jérusalem dans son homélie.
Évoquant les révolutions arabes, le prélat a appelé à prier "pour le retour au calme et la réconciliation en Syrie, en Égypte, en Irak et en Afrique du Nord". Dans ses vœux de Noël, mercredi dernier, il s'était dit "préoccupé" par le sort des chrétiens d'Orient.
Triste Noël pour des milliers de Philippins
Des dizaines de milliers de Philippins ont passé Noël dans des centres d'hébergement après le passage de la tempête meurtrière qui a balayé le sud de l'archipel, seul pays chrétien d'Asie avec le Timor oriental.
"Il n'y a pas de Noël", a déclaré Vicente Emano, le maire de Cagayan de Oro, une ville côtière d'un million d'habitants, sur l'île de Mindanao, où près de 700 personnes ont perdu la vie dans les énormes inondations provoquées par la dépression tropicale Washi, le 17 décembre.
Les intempéries ont fait 1.100 morts et 1.079 disparus. Environ 330.000 personnes ont été déplacées et plus de 69.000 autres ont été accueillies dans des écoles ou des gymnases surpeuplés.
Compréhension entre francophones et néerlandophones
Le 24 décembre, le roi Albert II de Belgique a appelé aussi à une meilleure compréhension entre francophones et néerlandophones du royaume, dans son discours de voeu prononcé pour la fête de Noël.
Après avoir salué la conclusion des compromis entre des hommes politiques, francophones et néerlandophones, socialistes et libéraux, ainsi que la formation d'un nouveau gouvernement fédéral de plein exercice issu d'une crise politique de 540 jours, le roi a souligné que la mise en œuvre des réformes institutionnelles et économiques serait "essentielle, mais pas suffisante". Il a noté l'importance d'une évolution profonde des mentalités des Belges.
Le roi a plaidé pour "mieux comprendre la culture, la mentalité des uns et des autres", estimant que les complémentarités qui existent entre les diverses Communautés et Régions du royaume "sont une richesse qui favorise la tolérance et la créativité".
Quant aux réformes économiques et sociales à venir, le roi a souhaité que les Belges puissent "préserver au mieux la tradition de dialogue entre partenaires sociaux, dans la période économique la plus difficile depuis la Seconde Guerre mondiale".
De son côté, le roi d'Espagne, Juan Carlos, a appelé le 24 décembre l'Espagne à affronter dans l'unité une crise qui a engendré un chômage "moralement inadmissible", dénonçant par la même occasion "la conduite inacceptable" de personnalités publiques impliquées dans des scandales de corruption.
AFP-XINHUA/VNA/CVN