Année 2014 - le grand écart, de Sotchi à Rio

Entre les jeux Olympiques de Sotchi, dans l’austère Caucase russe, et le Mondial de football au pays de la samba, la planète sport s’apprête à faire le grand écart en 2014.

Fermons les yeux et rêvons au scénario idéal... Un air doux enveloppe Rio, des rythmes enivrants montent des gradins. L’ambiance légère traverse les océans et parcourt les écrans d’un milliard de téléspectateurs. En ce début de soirée du 13 juillet, le Brésil s’apprête à couronner «sa» Seleçao, en finale du Mondial. L’adversaire ? Pourquoi pas l’Espagne, tenante du titre, l’Allemagne, ou le voisin argentin ?

 

Vue aérienne du stade Arena Manaus dans la ville de Manaus (Brésil) qui accueillera des matchs de football du Mondial 2014.

Toute autre performance qu’une place en finale serait une contre-performance pour les Auriverde de Neymar and co, poussés par 200 millions d’habitants et donc de supporteurs pendant les quatre semaines de compétition, depuis le match d’ouverture à Sao Paulo contre la Croatie.

Mais avant de caresser le rêve d’un sixième sacre mondial sur la pelouse du Maracana de Rio, les Brésiliens devront relever le défi d’organiser le premier événement sportif planétaire, dans un contexte social particulièrement tendu.

Car, pour une large frange de la population, laissée de côté par la croissance économique, la présence des caméras du monde entier peut constituer un formidable levier, déjà agité lors de la Coupe des Confédérations en juin dernier.

Rio, Sotchi : l’extra-sportif à la Une

La capacité de l’État brésilien à contenir (ou maîtriser) d’éventuelles revendications constituera l’une des clés de la réussite du Mondial.

Hasard de l’histoire : l’environnement extra-sportif conditionnera également la réussite de l’autre événement majeur de 2014, les jeux Olympiques d’hiver, à Sotchi, du 7 au 23 février.

La Russie n’a négligé aucun détail pour transformer en réussite les Jeux les plus chers de l’histoire (50 milliards de dollars) ; des quartiers entiers ont été détruits, des travaux pharaoniques ont été entrepris et la culture de la neige vire à l’industrie.

Mais ce décor idyllique peine --au moins pour l’instant-- à faire oublier les atteintes aux droits des homosexuels ou la surveillance étroite mise en place, notamment via internet, pendant la quinzaine olympique, officiellement pour écarter toute menace terroriste.

 

Passation de relais de la flamme olympique des JO d’hiver de Sotchi 2014, dans la ville de Nizhny Tagil, à 1.370km à l’Est de Moscou.

En fait, seules quelques grandes performances, pourquoi pas dès la descente masculine programmée le surlendemain de la cérémonie d’ouverture, permettront de lever les réserves qui entourent ces JO.

Bref ! Le Norvégien Aksel Lund Svindal, l’Autrichien Hannes Reichelt ou les descendants des «crazy Canucks» Manuel Osborne-Paradis ou Jan Hudec devront lancer ces JO. Et paver la voie aux autres stars attendues, les Américaines Lindsay Vonn et Mikaela Shiffrin en ski alpin, le Canadien Patrick Chan ou la Japonaise Mao Asada en patinage artistique.

Côté français, le porte-drapeau Jason Lamy Chappuis (combiné nordique) et Martin Fourcade (biathlon) constituent les plus sûrs espoirs de médaille.

Les nouveaux riches du foot

Mais l’enchaînement JO d’hiver - Mondial ne saurait éclipser les grands feuilletons de l’année. D’abord la Formule 1, où Ferrari renforcé par l’arrivée de Kimi Räikkönen à côté de Fernando Alonso rêve d’entamer la lancinante hégémonie de Sebastian Vettel (Red Bull). Le tennis, où Roger Federer veut stopper son inexorable chute et retrouver le duo Nadal - Djokovic au sommet. Et le cyclisme, où le Colombien qui monte Nairo Quintana ambitionne de s’opposer à la domination britannique de Froome et de l’équipe Sky.

Mais dans le monde du sport business, tout ramène au football. Et à la Ligue des champions où la domination des historiques (Bayern Munich, FC Barcelone) est menacée par l’avènement des nouveaux riches (Manchester City, Paris SG).

La place de l’argent dans le football constituera d’ailleurs l’un des grands débats de 2014, avec l’entrée en vigueur de la seconde phase du Fair play financier pour les clubs, et les interrogations récurrentes sur la programmation du Mondial-2022 au Qatar.

Est-il raisonnable de disputer un Mondial en été, fut-ce dans des stades climatisés, alors que les températures flirtent avec les 50°C ? Ou devra-t-on jouer en hiver, quitte à bouleverser les Championnats européens nourris par les droits de télévision ?

Il faudra choisir entre la santé des joueurs et celle du porte-monnaie. Et oser inverser la tendance qui va systématiquement vers le pouvoir de l’argent. Réponse attendue après le Mondial brésilien. Au plus tôt...

 

AFP/VNACVN

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