Séminaire portant sur l’amélioration de la qualité des films produits pour la télévision, tenu récemment à Hanoi. |
Les participants au séminaire ont mis l’accent sur le rôle décisif que doit jouer l’état pour le développement d’une production de téléfilms de qualité. La Malaisie est un bon exemple en la matière. L’État malaisien a augmenté ses investissements dans le but de soutenir l’industrie des téléfilms, de 1,6% du PIB en 2010 à 6,5% en 2020. Grâce à cette aide étatique, les séries télévisées «made in Malaisie» s’exportent aujourd’hui vers la Thaïlande, Singapour ou encore l’Indonésie…
«Le gouvernement malaisien a mis sur pied l’Association de création audiovisuelle de la Malaisie (CCAM), qui regroupe tous les producteurs du pays. Elle vise à diversifier la production à travers différents projets de films», a indiqué Mohd Mahyidin Mustakim, Pdg de CCAM.
En 2012, la CCAM a investi 60 millions de dollars dans ces projets et prévoit d’y consacrer 130 millions en 2020. Ces dernières années, les films d’animation malaisiens ont été diffusés dans 64 pays. Au premier trimestre 2013 seulement, une trentaine de séries TV étaient présentées sur les chaînes de télévision de nombreux pays.
«Pour améliorer la qualité des séries TV, le soutien et la direction de l’État jouent un rôle décisif», a affirmé la rédactrice en chef de la revue singapourienne ContentAsia, Janine Stein. Cette dernière souligne également l’importance de bons projets de film, de studios de production modernes et de producteurs professionnels, compétents et aux nombreux contacts.
Une indispensable coopération internationale
La production et la distribution des téléfilms au Vietnam ont énormément progressées. Les films vietnamiens représentent 54% de l’ensemble des films diffusés sur les chaînes de la Télévision nationale (VTV), ce qui témoigne des efforts des producteurs.
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«Toutefois, la qualité des films laisse encore à désirer, à cause notamment de technologies obsolètes. Aujourd’hui, l’enregistrement du son est habituellement effectué lors du tournage, mais ici nous enregistrons encore le son et l’image séparément», confie Ngô Pham Bich Hanh, directrice adjointe de la compagnie de communication du Vietnam, BHD.
D’autre part, le Studio des téléfilms du Vietnam (VFC) a des progrès à faire. Outre un investissement trop faible dans la publicité, il manque entre autre d’un directeur d’image et d’un photographe…
«Une des solutions efficaces pour améliorer la qualité des téléfilms est la coopération internationale au niveau de la production», souligne Mohd Mahyidin Mustakim.
De son côté, le directeur de la branche «création» du Group Entertainment de Singapour, Chee Kong Cheah, partage : «Je suis tout à la fois metteur en scène, scénariste et producteur…et je suis donc très occupé. Pourtant je dois contacter au moins trois fois par semaines nos partenaires pour chercher de nouveaux projets et de nouveaux financements».
«Suite à la coopération avec nos partenaires étrangers, je trouve désormais que nous manquons d’expérience et de producteurs talentueux», remarque Dô Thanh Hai, directeur du VFC et metteur en scène vietnamien.
Enfin, tous les participants au séminaire s’accordent à dire que le Vietnam doit créer au plus vite une association de producteurs, sur le modèle du CCAM malaisien.