"Réduit le taux de cholestérol", "solidifie les os", "facilite la circulation sanguine" : ces promesses ont fleuri sur les étiquettes des denrées alimentaires commercialisées dans l'Union européenne, mais beaucoup sont "trompeuses", a souligné Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire John Dalli, responsable de la santé et des consommateurs.
L'Agence européenne pour la sécurité des aliments (EFSA en anglais) a été chargée de rendre un avis scientifique sur ces assertions. Elle a achevé l'exercice le 21 juillet et le verdict est sévère : sur les 2.760 allégations nutritionnelles étudiées, 510 seulement se sont avérées scientifiquement prouvées.
La liste initiale comptait 44.000 allégations fournies par les États. Elle a été ramenée à 4.600 transmises à l'EFSA, puis réduite à 2.760 avec le retrait spontané de 300 allégations par l'industrie et la mise à l'écart de plus de 1.500 allégations de santé liées aux plantes qui seront examinées ultérieurement.
L'analyse par l'EFSA n'a pas porté sur les produits mais sur leurs composantes dont les bienfaits sont vantés. "Le rejet d'une allégation ne signifie pas que le produit n'est pas bon, seulement que les promesses figurant sur l'étiquette ne sont pas correctes", a insisté Frédéric Vincent.
La Commission européenne va préparer un projet de règlement sur la base des avis de l'EFSA. Elle va le soumettre aux États et espère une décision en 2012. Une fois le règlement adopté, les industriels auront six mois pour retirer des étiquettes les allégations de santé non validées.
La Commission s'est livrée à un exercice similaire avec l'industrie de la diététique et des compléments alimentaires, pour la contraindre à apporter la preuve scientifique des prétentions dont elle pare ses produits pour pouvoir les commercialiser.
Une proposition de règlement a été soumise aux États et au Parlement européen. "Il s'agit de réguler un marché actuellement opaque", ont souligné les services du commissaire John Dalli.
AFP/VNA/CVN