Air France annonce vouloir réduire ses coûts de 1,1 milliard d'euros d'ici 2020 dans le cadre du plan stratégique Perform. |
Air France et ses filiales devront réaliser 1,13 milliard d'euros d'économies sur la période 2015-2017, a indiqué le groupe jeudi, 30 avril dans un communiqué diffusé à l'issue d'un comité central d'entreprise (CCE). Cet objectif inclut une baisse de 650 millions d'euros des coûts unitaires, majorée de l'inflation, a précisé l'entreprise.
Toutes les activités seront mises à contribution, en particulier les vols long-courrier, à travers une "réduction du nombre de lignes non rentables", alors qu'une "forte réduction des pertes" est visée sur les vols moyen-courrier desservant l'aéroport Paris-Charles de Gaulle. Les compagnies Hop! et Transavia devront, pour leur part, atteindre l'équilibre d'exploitation d'ici deux ans.
La branche fret, largement déficitaire, devra également redresser ses résultats, tandis que les activités de restauration (Servair) et de maintenance devront accroître leur rentabilité. L'objectif affiché de la compagnie est d'arriver à un résultat d'exploitation positif de 740 millions d'euros dès 2017, un chiffre qui permet de rembourser la dette et d'investir, a expliqué Didier Fauverte, secrétaire général CGT du CCE d'Air France. "Cela va être difficile", a-t-il souligné.
"Ils ont été très évasifs sur les leviers qu'ils utiliseront", a déclaré de son côté Jérôme Beaurain, élu SUD. De sources concordantes, la réduction des coûts passera par "l'augmentation de la productivité", "l'adaptation des effectifs" et le "développement du recours à la sous-traitance".
Un changement des "règles d'utilisation et de rémunération des personnels navigants" (pilotes,hôtesses et stewards) est aussi envisagé, afin d'augmenter leur temps de travail et leurs heures de vol.
Extrême concurrence
Ces mesures s'inscrivent dans le cadre du plan "Perform 2020" de la maison-mère Air-France-KLM, qui a pris le relais en janvier du plan "Transform 2015", marqué par la suppression de plus de 7.300 emplois de 2012 à 2014, dont 6.400 pour Air France et ses filiales, sans compter les 800 postes supplémentaires visés par le nouveau plan de départ volontaires annoncé fin janvier.
Le groupe franco-néerlandais prévoit donc un nouveau tour de vis pour accélérer son rétablissement financier, malgré les progrès accomplis l'an dernier, avec une perte nette ramenée à 198 millions d'euros contre 1,82 milliard d'euros en 2013.
La rentabilité du groupe avait toutefois souffert de la grève de deux semaines des pilotes en septembre, qui avait fait replonger le résultat d'exploitation dans le rouge, à -129 millions d'euros contre +130 millions d'euros en 2013.
La tendance positive s'est prolongée au premier trimestre de cette année, avec une réduction de 6,3% de la perte d'exploitation (-417 millions d'euros), grâce aux bonnes performances d'Air France, KLM et Hop!, et ce en dépit d'une dégradation de la rentabilité de Transavia et du fret.
Air France-KLM a confirmé son objectif de diminution de 1% à 1,3% de ses coûts unitaires cette année, soit l'équivalent de 250 à 300 millions d'euros d'économies sur les 650 visés d'ici fin 2017.
Malgré une baisse de 4,7% de sa facture de carburant sur les trois premiers mois de l'année, le groupe n'escompte pas de marge de manoeuvre complémentaire liée aux cours du pétrole et s'attend à ce que "la quasi-totalité des économies" liées à la baisse du prix du pétrole soit "absorbée par la pression (de la concurrence, ndlr) sur les recettes unitaires et l'effet change négatif", principalement du à la baisse de l'euro face au dollar.
Confronté à "un contexte d'extrême concurrence", Air France entend par ailleurs "poursuivre la reconquête commerciale initiée avec Transform 2015" et présentera un "point d'avancement" sur Perform au prochain CCE, en juin, selon son communiqué publié jeudi soir, 30 arvil.
AFP/VNA/CVN