>>Deutsche Bank veut réduire ses coûts de 3,5 milliards d'euros d'ici 2020
Le tribunal de grande instance de Munich (Sud) prévoit des auditions au moins jusqu'à septembre, et M. Fitschen et quatre anciens dirigeants de Deutsche Bank devront être présents à chacune. Et ce alors que la première banque allemande vient d'annoncer une nouvelle stratégie dont la mise en œuvre requerra toute l'énergie de sa direction.
Le Pdg de Deutsche Bank, Jürgen Fitschen, le 27 avril à Francfort. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les cinq hommes, dont deux anciens patrons de la banque, sont rattrapés par l'un des plus grands feuilletons judiciaires de l'économie allemande : la faillite du magnat des médias Leo Kirch.
Accusée d'avoir précipité la chute de l'empire Kirch Media pour en profiter, Deutsche Bank pensait s'être débarrassée de cette affaire, en versant en 2014 près d'un milliard d'euros aux ayants droits de M. Kirch, pour solder plus de 10 ans de procédure civile.
Mais la défense de la banque, et particulièrement les témoignages de M. Fitschen et des dirigeants de l'époque, font l'objet d'un nouveau procès, au pénal.
Les cinq hommes sont accusés d'"escroquerie à un procès" par le parquet, un délit passible de un à 10 ans d'emprisonnement. De quoi nourrir les spéculations sur un départ précipité de M. Fitschen, alors que la direction bicéphale qu'il assure depuis 2012 avec l'Indo-Britannique Anshu Jain est déjà souvent remise en question.
Le duo voulait rompre avec l'ère des banquiers d'investissements arrogants incarnée par leur prédécesseur, le Suisse Josef Ackermann.
Mais cet héritage s'avère plus difficile à liquider que prévu, avec ce nouveau procès retentissant et une lourde amende de 2,5 milliards de dollars, dont la banque vient d'écoper dans une affaire de manipulation de taux.