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La compagnie Air France prend des mesures d'économie face au coronavirus. |
L'impact sur le trafic de l'épidémie de COVID-19 "augmente fortement depuis la semaine dernière, avec des annulations non plus seulement vers la Chine et l'Asie, mais aussi vers l'ensemble des destinations de notre réseau", écrit dans ce courrier daté de mercredi 26 février le directeur financier d'Air France Steven Zaat, comme l'indiquent Les Echos dans leur édition de jeudi 27 février.
Notamment, "plusieurs de nos clients +Entreprises+ et +Grands Comptes+ prennent en effet des mesures qui visent à limiter, voire interdire, les voyages de leurs collaborateurs. Les conséquences de ces mesures vont nécessairement infléchir notre trajectoire financière et pourraient nous mettre dans une situation de trésorerie difficile, si nous ne réagissions pas immédiatement", poursuit M. Zaat.
Dans ce contexte, le responsable financier appelle les managers à resserrer les dépenses dites "discrétionnaires" telles que les voyages, les réceptions et invitations, le recours à des consultants ou encore les séminaires. Il demande par ailleurs une poursuite du gel des embauches pour "tous les services qui ne sont pas directement liés à nos opérations".
Selon Les Echos, la compagnie KLM a envoyé une communication similaire à ses salariés, signée de la main du directeur financier Erik Swelheim, annonçant "un gel des embauches, une incitation à la prise de congés pendant la baisse d'activité et un tour de vis sur les dépenses pour tous les services administratifs".
Dépenses "au niveau minimum"
Certaines campagnes de promotion et de marketing d'Air France sont par ailleurs reportées tandis que tous les services sont invités à réduire leurs dépenses de fonctionnement "au niveau minimum en garantissant la sécurité de nos opérations", ajoute M. Zaat, martelant que "seules les dépenses strictement nécessaires seront autorisées".
En outre, "nous allons rapidement procéder à une revue de tous les investissements IT et immobiliers prévus dans la période à venir", écrit-il encore dans ce courrier.
Interrogée par l'AFP, une source syndicale reconnaît les craintes liées aux "annulations de vol.La direction anticipe le fait que les recettes vont diminuer fortement sur le trimestre en cours mais ces mesures d'anticipation sont peut-être un peu drastiques. L'épidémie, c'est un prétexte rêvé pour justifier la continuité du gel des embauches au sol", estime cette source.
Contacté par l'AFP, Air France s'est contentée de déclarer qu'elle était "déjà engagée dans un plan d'amélioration de sa compétitivité et de réduction de ses coûts" et qu'elle "étudie toutes les mesures pour limiter l'impact du Covid-19 sur ses résultats".
Lufthansa également concerné
Ces mesures font échos à celles mises en oeuvre par la compagnie allemande Lufthansa, qui a annoncé mercredi 26 fesvrier un gel de ses embauches et des offres de congés sans solde à ses employés pour "affronter les effets économiques du coronavirus" alors que l'épidémie continue de progresser.
Lufthansa a notamment annulé jusqu'au 28 mars ses 54 liaisons hebdomadaires entre l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche d'un côté et la Chine continentale de l'autre.
Le virus a désormais débarqué en Amérique latine, jusqu'ici épargnée, en y entrant par le Brésil, tout en continuant à se propager en Europe et en Asie, attisant l'anxiété dans le monde entier.
Lors de la publication de ses résultats annuels le 20 février, le groupe Air France-KLM avait annoncé un bénéfice net en recul de 31% pour 2019, plombé par le carburant et par le fret aérien. Il estimait que l'impact du COVID-19 sur le résultat d'exploitation serait de 150 à 200 millions d'euros, "sous l'hypothèse d'une reprise progressive des opérations à partir d'avril".
AFP/VNA/CVN